
Coordinateurs: Manceron Gilles, Liauzu Claude
La colonisation, la loi et l’histoire
Collection "Des paroles en actes"
Parution : mars 2006
Pages : 184 pages
Format : 130 x 210
ISBN : 2-84950-087-9
Les Thèmes : Colonialisme, Histoire
La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation envers l’œuvre
des Français outre-mer et les souffrances des rapatriés, dispose, dans son
article 4 que « les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif » de la
colonisation. L’article 3 crée un Fondation pour la mémoire et l’histoire de la
guerre d’Algérie qui sera chargée d’animer les études dans ce domaine. Un
mouvement de protestation des historiens, appuyé par les syndicats d’enseignants,
la Ligue des droits de l’Homme, la Ligue de l’enseignement, a réagi à cette loi.
Mais les députés de la majorité ont refusé le 29 novembre d’abroger son article 4.
Même supprimé par Jacques Chirac, il représente une menace pour la liberté des
chercheurs et des enseignants. Il impose une vision de l’histoire dans laquelle des
millions d’élèves de toutes origines ne peuvent pas se reconnaître. Il suscite des
réactions de rejet dans les pays anciennement colonisés et porte atteinte aux
échanges scientifiques et culturels avec eux.
Ce livre s’efforce d’analyser les problèmes posés par ces deux articles. Dans
quelles conditions ont-ils été préparés et adoptés, sous l’action de quels groupes
de pression ? Quelles en sont les conséquences pour une discipline qui occupe
une place importante dans notre système scolaire et universitaire ? Où en est-on
des recherches et de l’enseignement en matière d’histoire de la colonisation ?
Quelles relations entretiennent-ils avec les groupes de mémoires qui ont pris
une importance considérable depuis quelque temps ?
Toutes ces questions appellent des mises au point et des débats apaisés sur
les problèmes scientifiques et pédagogiques posés afin que l’histoire puisse
s’écrire librement et que l’école ne devienne pas l’instrument d’intérêts
particuliers rétrogrades.