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Serge Mam Lam Fouck
Histoire de l'assimilation
Des « vieilles colonies » françaises
aux départements d'Outre-Mer
La culture politique de l'assimilation en Guyane et aux
Antilles françaises (xixe et xxe siècle)
Chez Ibis Rouge
258 pages
Prix : 22 Euros
ISBN : 2-84450-291-1
Les « quatre vieilles colonies » françaises de la Guyane,
de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Réunion obtiennent
par la loi du 19 mars 1946, adoptée par l'Assemblée nationale
constituante, leur transformation en départements de la République
française. Il s'agit donc de colonies que l'on intègre au sein de
leur métropole. Dans le cas de la Martinique, de la Guadeloupe et
de la Guyane, ce sont les « hommes de couleur » qui aspirent à
l'assimilation, c'est-à-dire à l'intégration de la colonie au sein
de la nation française, qu'ils perçoivent comme le lieu de l'abolition
de la domination coloniale.
L'évolution politique des départements d'outre-mer depuis les années
1950 - où la contestation du discours et des pratiques de l'assimilation
domine - a d'une certaine manière interdit l'ouverture du dossier de
l'histoire qui a conduit à l'option de la départementalisation des
« quatre vieilles colonies ». En Guyane et aux Antilles françaises
aujourd'hui, le sens de l'aspiration à l'intégration au sein de la
nation française est peu compris par les générations qui n'ont pas
connu la période coloniale. Le discours de l'assimilation, lorsqu'il
est évoqué, suscite en effet l'étonnement, l'incompréhension, voire
la honte, tant l'évolution politique qui a conduit à la départementalisation
semble aller à l'encontre du mouvement de la décolonisation que la Seconde
Guerre mondiale a accéléré.
La connaissance de cette histoire est pourtant essentielle à l'intelligence
de l'évolution sociétale de chacun de ces pays. Elle n'a encore fait l'objet
d'aucune étude d'ensemble.
En considérant la lutte des « gens de couleur libres » pour la reconnaissance
des droits civiques et politiques sous le régime esclavagiste, l'idéologie et
les pratiques de l'assimilation de la France, l'aspiration à l'assimilation et
la revendication de la départementalisation des « hommes de couleur » des « vieilles
colonies », des années 1880 à l'aboutissement de 1946, l'auteur met au jour une
culture politique de l'assimilation qui se donne à voir à l'examen d'un discours
qui légitime attitudes et pratiques politiques où l'on affiche volontiers
l'appartenance à la nation française.
C'est la situation guyanaise qui, des débuts de la Troisième République à
l'adoption de la loi du 19 mars 1946, guide l'étude de l'histoire de
l'assimilation des « vieilles colonies » où l'auteur relève similitudes
et différences notamment avec les deux autres colonies de la Martinique
et de la Guadeloupe.
On dispose donc ici d'une grille de lecture d'une évolution politique saisie
sur une longue durée (du début du xixe aux années 1980), marquée, dans un premier
temps, par la représentation d'une France généreuse et amie des droits de l'homme
qui inspire le projet politique de l'intégration, puis dans un second temps par la
contestation de l'assimilation