La rentrée Littéraire a commencé:
Après un remarquable premier roman
(L’Intérieur de la nuit, Plon, 2005)
qui a connu un égal succès auprès du public et de la critique,
Léonora Miano continue l’œuvre qu’elle consacre à l’Afrique.
Un nouveau titre vient de paraître.
Léonora Miano - Contours du jour qui vient
Paru le : 24/08/2006
Editeur : PLON
Isbn : 2-259-20396-5
18,00 €
« Lorsque tu t’es saisie de la dame-jeanne de pétrole que nous
gardions pour allumer les lampes-tempête au cours des trop nombreuses
coupures d’électricité, la vieille Sésé s’est approchée. Elle a retenu
ton bras. Tous, ils t’avaient vue me garnir les oreilles, les narines
et le sexe de papier journal, afin que le feu prenne plus vite. Mes
bras étaient attachés à la tête du lit. Tu m’avais sanglé les jambes
après les avoir écartées. J’étais nue et ma peau portait encore les
marques laissées par les bambous. »
Accusée de sorcellerie, Musango, neuf ans, échappe de peu à la mort.
Chassée de chez elle, elle erre dans les rues de la ville, chétive et
affamée, avant d’être recueillie par une Française qui s’occupe des
enfants démunis. Lorsque la communauté française est agressée par de
jeunes rebelles, Musango s’enfuit et est enlevée par des trafiquants
chargés de fournir des filles aux réseaux de prostitution européens.
Décidée à retrouver sa mère, elle découvre un pays frappé de folie.
Léonora Miano dénonce les sévices subis par les enfants, la condition
des femmes, la misère, la violence et la lâcheté collectives. « La vie
est un exténuement. Qu’il y ait un matin ou qu’il y ait une nuit, elle
n’en peut plus de ses fardeaux. » Dans cette Afrique au bord du gouffre
où il faut survivre plus ardemment qu’ailleurs, où l’on oppresse, châtie,
viole, mutile et tue sous couvert d’allégeance aux traditions, l’espoir
semble n’avoir plus droit de cité. Avec ce deuxième roman, véritable voyage
au pays des ombres, Léonora Miano se hisse définitivement au rang des plus
grandes voix de la littérature contemporaine.