Les références antillaises
Publié : jeudi 07 avril 2016 19:56
La strate référentielle de la suite antilia <antilla < antilles, celle de l'ante-insula, de l'Île du Devant, sera examinée de deux façons :
Premièrement, relativement à l'Âge d'Or du mythe (VIII° siècle - XIII°siècle);
deuxièmement, relativement à la diaspora créole et notamment haïtienne.
Rappelons pour mémoire que l'ante-insula n'est pas pensée ici comme l'ancêtre latine de l'antilia portugaise mais plutôt comme sa contemporaine. Lorsque Pierre Martyr d'Anghiera écrit au pape en latin d'église, il fait référence à l'antilia de l'Âge d'Or qu'il propulse dans l'ère des (re)Découvertes.
Pour comprendre de quel Age d'Or il s'agit il faut regarder la péninsule ibérique du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Il faut, dans un même mouvement, considérer l'influence de la civilisation musulmane sur cette péninsule : Dès le début du huitième siècle cette influence va se faire sentir, divisant la péninsule en deux zones : Au nord, la zone romane ou Galice, et au Sud la zone arabophone ou Espagne. Au plan linguistique cela a évidemment une influence considérable sur l'évolution des langues romanes ibériques. Une autre division va apparaître au niveau cette fois de la Résistance chrétienne (catholique) à l'islamisation : l'opposition entre la péninsule "atlantique" avec ses "Robins des îles" et leurs enfants "nés aux îles" ou "créoles" et la péninsule méditerranéenne avec ses "Robins des bois" et leurs enfants "nés dans le maquis". Dit comme ça, cela peut prêter à sourire mais au plan linguistique, il nous faut encore noter la différence entre le portugais et le castillan, puis surtout entre la langue portugaise et son alter-ego insulaire, plus latine : le créole portugais, le crioulo. C'est dans ce contexte que re-naît le mot crioulo "antilia" apparenté mais différencié du portugais "ante-ilha" ou "antilha". De sorte que dès le huitième siècle la langue créole exprime la résistance culturelle d'une population qui refuse d'être colonisée. Telle est la référence première de l'antillanité mais écrire au pape signifie universaliser son propos, un deuxième référent va donc prendre le relais (de la Renaissance à nos jours).
Premièrement, relativement à l'Âge d'Or du mythe (VIII° siècle - XIII°siècle);
deuxièmement, relativement à la diaspora créole et notamment haïtienne.
Rappelons pour mémoire que l'ante-insula n'est pas pensée ici comme l'ancêtre latine de l'antilia portugaise mais plutôt comme sa contemporaine. Lorsque Pierre Martyr d'Anghiera écrit au pape en latin d'église, il fait référence à l'antilia de l'Âge d'Or qu'il propulse dans l'ère des (re)Découvertes.
Pour comprendre de quel Age d'Or il s'agit il faut regarder la péninsule ibérique du Nord au Sud et d'Est en Ouest. Il faut, dans un même mouvement, considérer l'influence de la civilisation musulmane sur cette péninsule : Dès le début du huitième siècle cette influence va se faire sentir, divisant la péninsule en deux zones : Au nord, la zone romane ou Galice, et au Sud la zone arabophone ou Espagne. Au plan linguistique cela a évidemment une influence considérable sur l'évolution des langues romanes ibériques. Une autre division va apparaître au niveau cette fois de la Résistance chrétienne (catholique) à l'islamisation : l'opposition entre la péninsule "atlantique" avec ses "Robins des îles" et leurs enfants "nés aux îles" ou "créoles" et la péninsule méditerranéenne avec ses "Robins des bois" et leurs enfants "nés dans le maquis". Dit comme ça, cela peut prêter à sourire mais au plan linguistique, il nous faut encore noter la différence entre le portugais et le castillan, puis surtout entre la langue portugaise et son alter-ego insulaire, plus latine : le créole portugais, le crioulo. C'est dans ce contexte que re-naît le mot crioulo "antilia" apparenté mais différencié du portugais "ante-ilha" ou "antilha". De sorte que dès le huitième siècle la langue créole exprime la résistance culturelle d'une population qui refuse d'être colonisée. Telle est la référence première de l'antillanité mais écrire au pape signifie universaliser son propos, un deuxième référent va donc prendre le relais (de la Renaissance à nos jours).