66 - Mi an sòti tandé'w ...

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Potomitan
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66 - Mi an sòti tandé'w ...

Message par Potomitan »

22.5.2004

(Sa maké an kréyol Karukéra)

Hélo, sakré Met Confiant,

Mi an sòti tandé'w ka di on zanmi konsa ou "ka miganné pliziè kréyol (matinitjé, ayisien, gwadloupéyen kisasayésa...) ansanm."

Sa fè zorey an-an fè chwaa-aaa, é an fou mwen ka ri sa ! An di an kè an mwen, kon-yé-la nou mèè pati pou non a diksionè-la chanjé, i kay divini on diksionè onnlayn a kréyol toupatou.

Sa pa vlé di mondializé é estandardizé kréyol-la pou'y yenki fébli kon anglé é fransé jaka fey fè... Méokontrè, nou ké laji ren a'y pou ba'y plis fos, é mété bazilektal-la doubout, pas kè fos a kréyol sé kè i savé pran fos tou patou, voyé rasin a'y fourédésann an tout tè ki tini nannan a pran, toupannan i ka ba'y manjé.

Sé konsa, on jou ki pou vin, tout moun an tout péyi ki ka palé kréyol ké pé santi on menm lakontantman ka pasé adan yo, é pétet pep kréyol ké prèmié pep ka maché mendanlamen tout asi latè.

Ou ka sonjé té tini on chanson ka di konsa 'Si tous les gars du monde...' ? An té Losanjéles ja ni kek lanné, é an jwenn épi on boug Sentlisi ki té nwè kon afriken, mwen an sé on zendien, é nou mété nou ka palé bon kréyol tou fò adan on kafé, ka ri krakrakra é ka fouté lablag...

Lè'w gadé, méyiken mété yo ka sanblé ka gadé-nou é ka kouté nou ka palé san pwoblem, ka rouvè zié,yo pa té ka konprann... E finaaalman, yonn adan-yo vini é i mandé nou 'Ekskiouzmi, wèraryoufronm, wat lanngwéj dou you spiiik?'

Nou fouté nou ka ri pli fò ankò adan kafé a moun-la, nou té lavedet - yo yo té ordinè ! Nou di yo konsa tou fiè : "wi ar karibiyan piipeul, we spiiik di sem lanngwej, kriyol !"... E nou vréman santi ki fos sa té ka bannou, ki jan sa pé fè moun toupatou fè yonn on jou.

Pannansitan, fo nou kontunié travay bwaré-bwaré. Paskè, pou limanité kréyol, lanmè sé la tè osi, é géografi pa pou ni klwazon. Mafwa.

Kenbésa,

J.S. Sahaï Karukéra-sur-Gange-de-Mer
Potomitan
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Message par Potomitan »

Il est clair qu'il faudra un jour faire un "Dictionnaire général de la langue créole" rassemblant les lexiques de tous les créoles, y compris ceux de l'Océan indien. Mais chaque chose en son temps ! Nous, au GEREC-F, nous avons 2 dictionnaires en route :
  • un dictionnaire "scientifique" sous la houlette du professeur Jean Bernabé qui est constitué à partir de larges enquêtes sur le terrain et qui comportera un nombre considérable d'entrées car, par exemple, le lexique des métiers (agriculteur, pêcheur, cordonnier, maçon etc...) est très riche en créole.

    mon propre dictionnaire, celui qui est actuellement sur le site, et que je qualifierai de "littéraire". Son ambition est d'aboutir à une sorte de Littré créole d'où l'exemplification des entrées à l'aide de citations d'auteurs créolophones.
Ces deux dictionnaires sont complémentaires et constitueront, lorsqu'ils seront publiés sous forme-papier, une somme lexicale extraordinaire s'agissant du créole martiniquais. Certains nous ont longtemps reproché de n'avoir pas fait de dictionnaire du créole martiniquais comme s'il y avait urgence ! Ce sont ces mêmes personnes qui n'ont jamais rien fait pour que le créole entre à l'école primaire et secondaire, pour qu'il y ait une licence de créole à l'Université et pour qu'on obtienne un CAPES de créole à l'instar des autres langues régionales françaises. A ces gens-là nous répondons de manière très claire qu'il y aura urgence d'avoir un dictionnaire du créole martiniquais sous forme-papier le jour où l'enseignement du créole sera généralisé dans nos pays. C'est très loin d'être le cas actuellement puisqu'à peine 3% des élèves en Guadeloupe, Guyane et Martinique suivent un enseignement de créole. Donc il n'y a pas d'urgence !

Nous ne faisons pas des dictionnaires pour que des petits-bourgeois, par ailleurs plutôt tièdes à l'endroit du créole, puissent garnir leur bibliothèque. Le combat important à l'heure actuelle, c'est celui de la généralisation de l'enseignement du créole dès l'école primaire comme c'est le cas pour la langue corse. Toute autre priorité est du bluff ou un moyen de conforter des carrières universitaires.

S'agissant du problème de l'unification des créoles que tu poses, là aussi notre position est très claire, limpide comme de l'eau de roche : nous voulons construire une langue écrite créole trans-dialectale. Je dis bien UNE LANGUE ECRITE. A aucun moment, nous n'avons eu l'ambition folle d'unifier la langue parlée ! Chacun continuera à parler comme il veut dans son pays mais lorsqu'il prendra la plume ou quand il s'installera devant son ordinateur – pour écrire donc – il pourra disposer d'un outil trans-insulaire.

Cela n'a rien d'extraordinaire et les créolistes qui nous reprochent cet objectif sont des malhonnêtes. Pourquoi ? Parce qu'ils savent très bien que le chinois n'existe pas ! Ils savent très bien qu'un ouvrier de Pékin ne comprend pas un ouvrier de Shanghai lequel ne comprend pas un paysan du Sin-Kiang. Et ils savent aussi que ces mêmes personnes, alphabétisées grâce à Mao Tsé Toung, se comprennent parfaitement lorsqu'il lisent le "Renmin Ribao" (LE QUOTIDIEN DU PEUPLE). Le chinois comporte donc une langue écrite unifiée et une multiplicité de dialectes non intercompréhensibles. Et c'est pareil pour l'arabe qui comporte l'arabe littéraire lu et écrit dans les 22 états de la Ligue arabe (du moins par les gens alphabétisés) et une bonne vingtaine de dialectes pas toujours intercompréhensibles.

Pourquoi donc ce qui est bon pour le chinois ou l'arabe ne le serait pas pour le créole ?

Pourquoi un pan-créole, une "koinè" créole serait quelque chose d'absurde ?

La malhonnêteté intellectuelle n'a pas de limites, comme tu peux le constater.

Plis fos, konpè !

Afarel
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