MYTHE DU MAL SURNATUREL

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edpoete
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MYTHE DU MAL SURNATUREL

Message par edpoete »

LE MAL SURNATUREL

ACTUALITÉ
D’après les gens de la zone sud des individus sorciers auraient semé une substance magique qui propage l’épidémie de choléra dans la région. La réaction de la population ne demeure pas brutale ou cruelle devant les chefs d’accusation portés contre eux comme adepte de la sorcellerie. Dans la délibération du verdict populaire, ou de la justice populaire :
1) Au Sud-Ouest, une douzaine de personnes ont été tuées à coup de machette, de pierre et leurs corps mutilés brûlés en pleine rue
2) À Jérémie au moins trois personnes sont tuées et plusieurs dans les villages avoisinants
3) À Chambellan six personnes ont été lynchées à mort
4) À Marfran et Dame-Marie, cinq personnes ont été lynchées à mort
Après le tremblement de terre causant la mort de 200.000 individus, l’épidémie de choléra faisant 1800 morts et plus de 80.000 personnes reçues à l’hôpital, c’est le séisme de la sorcellerie qui fait ses morts.

Réflexion
Il est combien triste d’entendre ou de voir mourir beaucoup de gens pour rien, de voir des tant de gens tués horriblement et gratuitement. Ah! Cela me fait tant mal au plein cœur. Hélas! La aveugle croyance au mal surnaturel est plus puissant ou mortel que le poison de l’arsenic. Elle tue des gens futilement, gratuitement, pour rien!
Si je pouvais donne ma tête aux Haïtiens qui croient dans le mal surnaturel,, combien ce mal serait enrayé, conjuré et le peuple immunisé. Tout le monde vivrait mieux, comme des frères humains solidaires, selon une confiance mutuelle inébranlable et dans une sérénité individuelle parfaite. Combien la vie serait plus belle, heureuse.

Malheureusement on est encore très loin de la guérison du mal surnaturel, de la conjuration du mal imaginaire, de l’enrayement de ce virus nuisible, ce poison violent, mortel si puissant dans la société haïtienne. Hélas! Les autorités compétentes se montrent insouciants, irresponsables face à la nécessité d’enrayer ce mal. Elles refusent de le traiter par une potion d’information ou d’éducation à saveur ou contenu scientifique. Pourtant la science, particulièrement les sciences sociales et la médecine reste de véritables pistes de solutions à ce problème séculaire qui ronge le tissus social haïtien où chacun vit dans la peur de l’autre ou du voisin, la peur d’être victime d’un prétendu mauvais expédié par un sorcier, un lougarou. Hélas! Ce mal qui n’existe que dans l’imaginaire haïtien ne devient pas moins réel, une réalité vraie voire tangible dans le sens qu’on peut voir ou toucher les victimes cruellement tuées à travers la vue comme des juifs dans les chambres à gaz de Adolphe Hitler, ou dans le feu comme au moyen âge les victimes de l’inquisition de l’Église faisant la chasse aux sorciers lors de l’épidémie de la peste noire qui détruisait presque la moitié de la population européenne. Laquelle épidémie dont l’église retrace l’origine par un mal surnaturel, le fait pour des individus sorciers d’être possédés par le démon, le diable. Même des loups furent tués sous prétexte qu’ils sont l’incarnation de Satan.
Hélas! Haïti vit encore au moyen âge! Elle n’a pas encore connu sa renaissance et sa modernité imprégnée d’humanisme, du respect des droits humains. L’obscurantisme bat son plein! L’ignorance touche au paroxysme! Oui! L’ignorance criminelle a fait bien des dégâts humains! Elle égorge, tue des gens innocentes sous prétexte d’être membre de la sorcellerie. Hélas! Sur Haïti s’abattent les forces occultes des ténèbres, des pénombres, de l’obscurité opaque! Oh! Trop de gens, égorgés, tués, brûlés vif, lynchés à morts, lapidés à mort. Au comble du regret de constater que l’ignorance supplante, devance la science en apportant son pesant lot de malheurs au peuple haïtien.

Témoignage
En 1987 lorsque j’étais sur le point de quitter Haïti en direction des États-Unis d’Amérique du Nord, plus particulièrement New-York, ma mère recevait une triste, étrange ou épouvantable nouvelle. Une tante à moi a été consulter un Bokor qui l’apprend qu’un membre de sa famille ayant un seul fils est le point d’être frappé par un dur coup. Son fils unique est atteint d’un mauvais sors expédié par un sorcier en précisant que le sans le secours de son aide, au plus vite que possible l’enfant sera mort inévitablement. Comme ma tante sait que seule ma mère a un seul fils dans la famille, automatiquement il saisit la balle, elle comprend qu’il s’agit de moi dont le Bokor parle. Ainsi de son retour elle donne la triste nouvelle à ma mère. Comme elle a grandement peur de me perdre, de laisser ainsi mourir son seul fils unique, elle me passe la nouvelle en soulignant avec insistance la nécessité d’aller voir le Bokor malgré sa grande foi chrétienne pour ne pas subir le risque de mourir. Nan danje nwayad, moun kenbe menm branch pikan.

Cependant depuis mon adolescence, je développais un grand amour pour la science. Je m’informais avidement de tout qui est scientifique. De plus, mon professeur de mathématiques Belge, Stéphan et un prêtre catholique du nom Tim, m’avait déjà enseignait que le loup-garou et le mal surnaturel n’existent que dans l’imaginaire et non dans la réalité. Cet enseignement a eu une grande influence sur moi puisque souvent je revenais du bal tard dans la nuit sans jamais vu aucun diable. C’est ainsi que je finis pas prendre les histoires de diable, de loup garou, de sanpwèl, de vennvendeng, de baka, de bizango, de rwaminui, de blende, de katgore comme étant le fruit des mythes ou des légendes populaires, pour mieux dire, des niaiseries, des risibles, des fables stupides qui relèvent purent de l’ignorance populaire.
Avec un tel esprit ainsi éclairé, ma réponse à ma mère a été un ferme refus : Nul homme au monde ne peut ainsi me tuer car seul Dieu qui m’a donné la vie peut décider du jour de ma mort. Pas question d’aller me faire, jouer, fourrer devant simple Bokor ignorant dont le niveau de connaissance et d’éducation n’atteint même pas le quart du mien. Je ne peux me descendre aussi bas! À dire, fraîchement réussi mon baccalauréat et sur le point de voyager pour les Etats-Unis, j’étais bourré de complexe et de préjugés au risque même de la crevaison. Alors ce refus a été au désespoir de ma mère ayant terriblement peur de mon éventuelle mort prochaine.

Fait
Sans aller voir le bokor, je suis parti pour les Etats-Unis en direction de Queens New-York sans être victime de rien. Encore aujourd’hui je vis sans problème au canada. Donc la voyance magique du Bokor ne se révèle pas efficace. Elle est fausse, un mensonge, une magouille juste pour soutirer de l’argent à ma mère. Mais grâce à ma culture centrée sur la science, la magouille ne fonctionne pas. En effet, je ne suis toujours pas mort, ni victime d’aucun prétendu mal surnaturel. Dieu merci, grâce à Dieu, je suis encore vivant. Et ce texte ne demeure pas moins un véritable témoignage de l’astuce malicieuse des bokors pour soutirer de l’argent des gens, du moins les naïfs. Une preuve convaincante du mensonge qui empoissonne le tissus social haïtien. Ce qui exige un véritable vaccin pour tuer ce virus, ce microbe, cette bactérie nuisible

Rien n’est pas facile à comprendre que l’origine de l’épidémie du choléra. Le séisme du 12 janvier a fait 200.000. Le plus grand nombre de ces morts restaient enfouis sous des décombres. Au lendemain du séisme on fouillait les décombres juste dans le but de sauver des vivants. Mais un nombre de jours où la chance de survie de tout être humain reste quasiment nulle sous les décombre, on arrêtait les fouilles. Sous le sol des villes ou régions ravagées par le séisme se cachent des milliers de morts.
Avec l’arrivée de la saison pluvieuse, l’écoulement des eaux sous la terre, vers les rivières, les sources d’eaux devaient naturellement être contaminées par ces grands nombres de cadavres souterrains. Même l’air peut être contaminé si l’on tient compte du phénomène du cycle de l’eau.
D’ailleurs de nombreux spécialistes en santé l’avaient même déjà annoncé des mois à l’avance, que la conjonction de la saison pluvieuse et des cadavres pourront entraîner l’émergence de certaines maladies. Je l’avais entendu la nouvelle, le message, à la radio en Haïti aussi bien qu’au Canada. La tragédie de l’.épidémie était déjà prédite si les autorités responsables ne prenaient pas vite les mesures nécessaires ou qu’il fallait pour empêcher une catastrophe en chaîne. Alors l’accusation des gens de sorcellerie ou de sorcier responsables de l’épidémie de cholera à partir d’une substance, n’a aucun sens, relève de l’ignorance. Une ignorance criminelle qui fait ses propres morts comme le cyclone Anne, le séisme du 12 janvier et l’épidémie de cause naturelle du choléra. Pour plus d’information sur l’origine possible de la maladie consulter les textes ci-dessous. Ou va dans google, écrit dans le moteur de recherche : Mal surnaturel et Edner Saint-Amour, puis cliquer sur O.K ou enter

Conclusion
Pour conclure, notons qu’en tant de catastrophes naturelles, les hommes ont tendance à s’unir par instinct de conservation pour la sauvegarde leur propre survie. Il s’agit d’un reflexe conservateur naturel. Dans la mesure où un peuple arrive dans un carrefour où même en cas de catastrophe naturelle la sonnette d’alarme pour s’unir ou se réunir ne sonne pas, ne retentit pas, eh bien ce peuple doit avoir connu antérieurement de profondes blessures qui ne sont pas encore guéries et qui affectent négativement leur grégarité, leur affectivité qui favorise l’interaction sociale. La douleur intérieure de ce peuple doit être très grande si même en cas de danger naturel, il n’affiche aucune tendance, aucune attitude vers l’unité. Cela ne demeure pas moins un très grave problème au niveau social. L’homme est un être grégaire qui n’est pas fait pour vivre seul, de manière isolée sinon il peut courir le risque de sombrer dans la folie. Comme dit le créole : Yon sèl dwèt pa manje gonbo kalalou, men anpil chay pal ou, yon sèl nou fèb, ansanm ansanm nou se lavalas, de tèt miyò ke yon sèl





TEXTES DE LECTURE ou d’information
Vertu de la sociologie
À l’ère de mon enfance et de mon adolescence je comprenais très peu de choses sur la société. Très peu d’information sur son origine, son mode de fonctionnement, son mode d’organisation, sa hiérarchie, sa structure ou son mouvement. Je comprenais très peu de choses parce que je ne percevais la société qu’avec les yeux des mythes populaires ou traditionnels et les mystères religieux, de manière sombre et déformée.

De l’initiation à la sociologie
Pendant que j’étudiais en Philosophie à Saint John’s University de Queens à New-York dans les années 1987-1990, par curiosité je recevais un cours d’initiation à la sociologie. Cela me plaisait beaucoup. Après je me suis établi définitivement au Québec comme immigrant reçu en 1990 jusqu’à nos jours. Là j’ai opté pour la sociologie comme discipline scolaire pour en faire une carrière professionnelle. C’est ainsi la sociologie a libéré mon esprit et mon imaginaire des ténèbres des mythes et des mystères apportés par la tradition haïtienne et la religion catholique.

Lumière sur l’inné et l’acquis
Auparavant j’étais incapable de distinguer l’inné de l’acquis. C’était la confusion totale. La sociologie tranche cette question et m’éclaire. En fait, la sociologie s’occupe exclusivement du social renvoyant à tout ce qui est social ou reçu dans et par la société par opposition à ce qui est inné renvoyant à ce tout ce qui existe chez l’homme dès la naissance. On est né comme ça, on est né avec ça. Ça vient de l’intérieur de l’homme. L’inné relève surtout de la génétique et de l’hérédité faisant partie de la psychologie. Une branche de la psychologie s’en occupe, mais pas la sociologie. À l’opposé, ce qui est acquis est le produit d’un apprentissage social dans la famille, à l’école, dans les groupes d’amis, ou à partir de tout autre groupe, toute autre association ou toute autre institution aux vertus socialisantes. Des phénomènes tels que la tradition, l’éducation, l’instruction, l’institution, la profession, le métier, le travail, le gouvernement, l’État, les partis politiques, les associations culturelles, la religion, la violence, la délinquance juvénile, le drogue, le tabagisme relèvent tous du social de l’acquis, du reçu, de ce qui vient à l’extérieur de nous. Ce sont tous des phénomènes sociaux et non innés, n’ayant rien à voir avec nos gènes. D’une manière générale le social renvoie aux manières de voir, de sentir, de penser et d’agir propres à une collectivité donnée.

Conjuration des mythes et des mystères
La sociologie me permet de me libéré l’esprit des chaînes et ténèbres des mythes et des mystères. Elle m’a libéré grâce à la lumière de la raison, de l’esprit critique qui me permet de rester en contact avec la réalité sociale de manière objective et réaliste sans pourtant nier l’importance de la subjectivité. Grâce à la raison j’ai réussi à distinguer la fiction(mythe, mystère) de la vérité (réalité, objectivité). Alors je me suis porté à observer la réalité sociale, la concevoir, l’analyser, la critiquer plutôt que de croire(mythe, mystère), d’adorer ou d’agir aveuglement sans rien comprendre. Avec cette lumière que m’apporte la sociologie sur la société, j’ai réussi à chasser les mythes et les mystères de mon esprit ou de mon imaginaire, à me libérer de leurs poids lourds et de leurs ténèbres. Bref j’ai réussi à purifier mon esprit mon esprit ou mon imaginaire. La sociologie étudie les traditions surtout reposées sur des mythes et les religions reposées sur des mystères comme phénomènes sociaux. Elle a tout démystifié. Mais la sociologie ne dit à personne de prendre position ou parti. Elle se contente de donner une formation objective à l’élève. Mais moi, je me positionne parce que les mythes traditionnels et les mystères religieux nous rapprochent plus de la fiction que de la réalité. Ce qui nous porte à vivre comme des extraterrestres d’une autre planète, déconnecté de la vraie réalité sociale.

Conclusion
L’homme haïtien doit pouvoir aussi se défaire de ces mythes et mystères afin qu’il sorte des nuages, s’atterrisse sur la terre ferme, deux pieds fermes sur le sol, pour devenir réel, simple, réaliste, d’un verbe plus compréhensible. Il doit pouvoir déjouer les mythes et les mystères qui habitent son esprit, sans brimer sa subjectivité proprement humaine. Sur ce, j’encourage tout le monde à ne pas rester dans les ténèbres (ignorance), mais à s’éclairer de la lumière de la raison, du bon sens, de la sagesse et de la logique. Si nous arriverons à le faire, nous en récolterons tous les bénéfices, les fruits et les bienfaits. Par exemple, si nous réussissons à ne plus croire dans l’existence d’un « prétendu mal surnaturel» envoyé sur quelqu’un sur commande d’un sorcier, du diable ou de Satan. Une telle croyance qui pousse le croyant à voir en ses frères des ennemis potentiels capables de lui faire du mal, qui engendre des divisions sociales énormes, qui encourage la pratique du mal pour mal, dent pour dent, œil pour œil, pied pour pied, main pour main, une loi primitive condamnée par la démocratie. Le fait de croire dans l’existence même du prétendu, prédispose l’esprit (intention) non seulement «mal surnaturel» au mal, mais encore peut pousser l’individu à poser l’acte contre quelqu’un soupçonné d’être un ennemi. Alors que l’ennemi, au fond, ne réside que dans l’imaginaire, mais quant l’acte qu’il pose, reste bien réel. Il se venge. Il rend donc mal pour mal. On vit donc sous le joug de la violence. Raison majeure pour nous libérer des chaînes de nos mythes et mystères auxquels nous croyons.
Edner Saint-Amour
Sociologue et poète
edpoete@yahoo.ca

Religion Et Infanticide
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RELIGION ET ENFANTICIDE(sorcier)

La potion contre le poison de l’absurdité de la déraison
Le vaccin contre le virus de l’aberration de la déraison
Le remède contre la maladie de l’idiotie de la déraison
Est la raison consciente capable de guider le moi dans la lumière

Sauf que quand la personne s’égare dans un monde surnaturel figé
L’intervention d’une dose de raison devient difficile sinon impossible
Puisque l’esprit exilé et emprisonné dans une caverne ténébreuse
On ne peut saisir l’esprit, car on ignore le lieu et on n’a pas la clé de la caverne

La personne doublement empoisonné par l’absurdité de la déraison
D’abord parce qu’il vit dans un monde figé, ensuite dans une caverne
S’il vivait dans le figé mais tout garder un état de conscience
La raison pourrait le tirer du figé pour l’amener à la vraie réalité

Autrefois à la recherche du surnaturel l’Occident s’enfermait dans une Caverne
C’est pourquoi le moyen Âge est appelé, le siècle des ténèbres ou d’obscurantisme
Pour la religion la maladie est d’origine satanique ou d’une malédiction divine
Il fallu la découverte de Pasteur pour démontrer que le microbe cause de la maladie

L’obscurantisme conduit à l’Inquisition entraînant la chasse aux sorcières
Millions de personnes sont tués au bûcher cause de maladies et d’esprits sataniques
Même des animaux sont décimés car les loups étaient l’incarnation du Satan
Perse, folie, scrofule, furoncle, choléra, tous étaient des maladies sataniques

De 1348 à 1350 la Perse noire devenait une épidémie qui ravageait l’Europe
25 millions de morts étaient enregistrés, soit le tiers de la population globale
De nombreuses communautés juives étaient rendues ou prises pour responsables
En conséquence elles furent toutes persécutées, massacrées, tuées par les Pogroms

Pour conjurer le mal surnaturel, le mauvais sort envoyé par Satan ou le diable
L’Église ordonna de brûler les malades afin de sauver leurs âmes
Et pour empêcher qu’un mort de sucer le sang des autres cadavres
On attache une sorte de museau à la bouche ou à la mâchoire des morts

Avec l’avènement de la science et de la médecine nulle personne informée
Ne songerait à penser à des causes sataniques en cas de maladies
Mais à cause des dogmes ignorants la religion reste attachée à ces causes surnaturelles
En effet, Elles continuent attribuer aux maladies des causes ou des origines sataniques

En Haïti, presque toutes les maladies sont soupçonnées d’avoir des causes suspectes
Mais quant à l’épilepsie, la folie qui entraine le délire, c’est un zombie, mauvais sort
Arnold un mécanicien à Hinche était mort. Doqui était accusé d’être le sorcier qui l’avait
En pleine rue de la Ville, des gens versent de l’essence sur son corps et le consume au feu

Selon la revue Vue d’Afrique la sorcellerie est très répandue en Afrique subsaharienne
À la lumière d’un documentaire fait par Yves Bernard sur les enfants taxés de sorciers
Le documentaire lève le voile pour sensibiliser les gens sur la tragédie de ces enfants
Au lieu de chercher des causes sociales au problème, on accuse les enfants de sorciers

Les conflits politiques, le sida, la pauvreté ont disloqué tout le tissu familial ou social
En provoquant le chaos dans les populations entraînant toutes sortes de spéculations
En particulier la résurgence des croyances absurdes que l’on pensait disparaître à jamais
Les mythes influencent les esprits au point de prendre des enfants pour des sorciers

Hélas des innocents comme l’incarnation du diable ou de Satan. Stupides croyances!
Là il y a quelque chose qui cloche, qui ne fonctionne pas, qui ne tourne pas rond
Quelque chose qui ne marche! Le mythe conduit à l’absurdité la plus absolue!
Aberration totale, brutale, idiotie monstrueuse de la déraison religieuse

En Afrique Noire des mythes et des croyances entourent la maladie de l’épilepsie
Cette maladie universelle aux causes multiples et souvent même curable
Des préjugés transforment la maladie en un véritable problème de santé publique
Des croyances irrationnelles en un mal surnaturel et sacré ont des conséquences néfastes

Car elles mettent tout un frein à la prise en charge des malades souffrant d’épilepsie
Dans certaines sociétés cette maladie continue de susciter de nombreux fantasmes
Possession, impureté, contagiosité, hérédité, folie, signe de la divinité
Des croyances individuelles, sociales, anthropologiques ou culturelles

Qui renvoient à un corpus de références religieuses, magiques, au modèle biomédical
En Bambara au Mali, c’est le Kirikirimasien, la maladie qui fait tomber
En Côte d’Ivoire, c’est l’Udjougbon, maladie qui choisit de vous honnir en public
Au Burindi c’est l’Ibi-foukougni, la maladie qui fait ronfler

Au Nigeria la situation des enfants dits sorciers est pénible sinon pire
Selon Le journal Métro, des Églises accusent des enfants de sorcellerie
En incitant même à l’infanticide, des gens décidés à les décimer les tuer
Au Nigeria 15 mille sont accusés et un millier d’entre eux ont été tués

Selon la croyance traditionnelle quelqu’un doit être responsable d’un changement négatif
Et dans certaines églises dissidentes suivant les principes bibliques à la lettre mot à mot
On applique de toute rigueur le passage : « tu ne laisseras pas envie la magicienne»
Des pasteurs sont impliqués dans 200 cas. 13 églises sont impliquées dans ces affaires

Accuser les enfants de sorcellerie est devenue même un moyen tout à fait privilégié
Pour certains pasteurs de se faire une réputation dans le but d’attirer les fidèles
Même les églises qui n’avaient pas d’habitude de trouver des enfants sorciers
Sont poussés à le faire par la concurrence avec les autres églises selon Sam Itauma

Les églises sont même perçues comme étant spirituellement très puissantes
Parce qu’elles peuvent déceler ou détecter la sorcellerie! Comble d’absurdité!
Selon l’UNICEF plusieurs dizaines de milliers d’enfants ont fait objet d’abus
De taxage de sorciers non seulement au Nigéria mais partout à travers l’Afrique

Les enfants vulnérables, les orphelins, les pauvres, les malades ou handicapés
Tous seraient plus souvent accusés de sorcellerie que les autres et massacrés
Les gens tuent des enfants pour honorer leurs croyances religieuses et traditionnelles
Au détriment de toutes considérations de causes humaines sociales, politiques naturelles

Tant que l’esprit s’égare dans le monde surnaturel figé au fond d’une caverne ténébreuse
l’esprit n’est pas branché sur l’humanité pour voir l’autre un frère digne de respect
L’accusation folle et cruelle des enfants de sorciers ne suspendra jamais
La folie religieuse emportera toujours sur la raison et le sens de la réalité

Quand l’homme à la recherche d’un esprit pur égaré dans le surnaturel figé
Déconnecté du corps, de la réalité, de toutes les lois naturelles qui le gouvernent
Alors il devient évident plus qu’assuré qu’on ne peut que sombrer dans la folie
La déraison devient le maître guide du religieux et la religion le grand champion

Pour stopper ce massacre des innocents enfants taxés de sorciers de diables
Il faut que Les États de ces pays prennent des lois sévères et les appliquent
Contre les menaces, attaques, les actes cruels orchestrés par les religieux
Les organismes de droits humains doivent continuer à dénoncer ces bandits criminels
21 octobre 2009
Edner Saint Amour

Edner Saint Amour


Edner Saint Amour




Conscience au cœur débout
Ainsi pense le vieux poète
Ainsi danse la réalité dans sa tête
Ainsi qu’il voit les choses
Vers ou poésie, roman ou prose

Quand je plane mes regards explorateurs
Sur la surface et les profondeurs
De l’univers fugace en vogue
Hélas! Je ne vois que la drogue

Qui retient l’homme dans sa dépendance
Du corps à l’esprit, en totale existence
Qui retient l’homme dans sa dépendance
De l’être à l’âme, en totale existence

Ni rire, ni pleurer, il faut comprendre
Disait Spinoza, vérité ou légende
Cité par René Depestre dans un quotidien
Pour commenter la malheur du peuple Haïtien

Hélas! La drogue de la jouissance
Jusqu’à l’extase de l’enivrance
Pouvoir! Convoitise d’une place conquête d’une place
Dicta!ourakes! rien que place pour laquelle tout s’efface

Pouvoir tètsankò, président fantoche
Le jouisseur ne vit que pour son ventre et sa poche
Drogué, sourd, aveugle, ivre dans sa jouissance
Il ignore peuple en souffrance de crise d’existence

Sur la place toujours des banquets, toujours des convives
Place de fête, les jouisseurs vivent et se ravivent
En haut au pouvoir on fait son mandat dans la célébration de la vie
En bas dans la masse le peuple vit dans le vide de la famine et de l’agonie

Aussi hélas! La drogue de l’imaginaire
Vide et labyrinthe d’un mystérieux univers
Où le peuple se perd en permanence
De tout son être, de toute son existence de toute son essence

Il réussit à tenir l’alarme de l’espérance
L’antidote à l’angoisse de la crise existentielle
Qui fait oublier malheur et causes, famine et maux
Toutan kou pa koupe, tèt espere mete chapo

Yon jou pou chasè, yon jou pou jibye
Yon jou na bon, tout sou kont papa Bondye
Si van pa vire pilon, yon jou fòk sa chanje
Jou ale jou vini, yon you na rive

L’espoir apaise, certes, l’angoisse existentielle
Mais il ne jette pas le mal à la poubelle
L’homme s’exile dans le fond de l’imaginaire
De mal au pire, le mal de l’homme enfonce dans la chimère.

L’exil imaginaire grâce à l’antidote fait dormir
Mais parfois crée des fantômes qui font peur et tressaillir
Le fantôme des esprits maléfiques, malfaisants
Waminui, baka, galipòt, katgore, sousoupannan
lougarou, vennvendeng, sanpwèl, blennde, frize
des méchants qui circulent la nuit pour manger, tuer, dévorer

Le fantôme du mauvais sort, du mal surnaturel
Qui fait la maladie est l’œuvre d’un criminel
Que l’homme mange l’homme, l’homme tue l’homme par magie
L’homme transforme l’homme en animal bœuf, cheval ou zombie

Le fantôme guerrier du mensonge du mythe, du vide, de la fiction
Qui fait vivre l’être dans l’antre nocif de la peur ou de la superstition
Qui porte l’esprit à opter pour œil pour œil, mal pour mal
Règne immoral de la vengeance, règne de violence infernale

La croyance dans le mal surnaturel
Fictive, mensongère et irrationnelle
Plonge les hommes un océan de divisions
Confiance cède la méfiance, obstacle à l’union

Refus à notre devise : l’Union fait la force
Méfiance rend impossible que l’union s’amorce
Notre force s’estompe pour se convertir en faiblesse
Nous voici sur l’autoroute expresse de la détresse

Jadis à Hinche un bruit courait, qui rendait la ville folle :
Un prétendu «sorcier» nommé Doqui a tué boss Arnold
On assistait au meurtre le plus odieux! Un incendie!
Une foule endiablée passait Doqui au feu, le brûlait en plein midi.

La foule se mettait en liesse d’avoir réussi à tuer un «sorcier».
Pouvait on faire réaliser à ces croyants superstitutieux profondés
Que le «sorcier» relève du mensonge imaginaire le plus grossier?
Le pauvre Doqui est mort pour rien, mal surnaturel a fait des meurtriers!

Encore hélas! La drogue de l’émotion
Qui enferme l’homme dans sa prison
Où tout événement se vit dans l’émotion agitée ou calme
Où la réalité se vit dans l’effluve éruptif du cœur et de l’âme

L’âme et le cœur exposent leur fiel en une chevrotante vibration :
Plainte, complainte, jérémiade, consternation, lamentation
Affliction, désolation, imploration, indignation, apitoiement
Chialer, rechigner, regimber, gémir, pâlir, un univers de tourments

On reste seulement à s’apitoyer sur lugubre sort
Sans décider de prendre même les moyens du bord
Pour agir sur la course rapide de la réalité
Dans l’optique d’une emprise sur le train de la destinée

Le monstre cruel du présent dans sa rigueur affaisse
Et l’on recourt à l’émotion qui vibre et confesse
Parfois c’est le fantôme du passé qu’on réveille
Pour parler du jadis, d’antan, du temps des merveilles

Hé bien oui! Le fameux fantôme de la nostalgie
Par laquelle on condamne le présent dans le déni
On se branche sur la passé couvert ou digne de gloire
Qui rapporte les exploits, les bons moments de victoire

On se raffole des exploits mielleux de la jeunesse
Apportant au cœur, à l’âme un baume de caresse
Ainsi on parle de l’Haïti florissante de la Perles des Antilles
Où l’ensemble de ses étoiles brillent, constellent, scintillent

Pour nous sortir Haïti de l’antre du malheur, du fond du trou
Il faut à chaque Haïtien une conscience au cœur débout
Pour faire ensemble le grand voyage avec détermination
Effort, courage et boussole, vers une même destination
11 juillet 2009
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