Parce qu'on est honnête

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kelita
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Parce qu'on est honnête

Message par kelita »

A tous ceux et celles qui n’acceptent pas de ramper comme la couleuvre décrite dans la fabuleuse fable «le serpent et l’homme » de Jules solime Milscent, pour arriver au sommet du mont escarpé.

Escarpé, pierreux, épineux, piégé, difficile et pourtant facile à escalader. Cependant, ces hommes vampires, ces insectivores, ces bourreaux l’ont ainsi dressé devant nous pour ne pas qu’on se retrouve malgré notre compétence, notre intelligence, notre savoir faire de l’autre côté.

De l’autre cote ou la plaque en apparence ne tourne pas rond. A l’autre bout du chemin de la réussite ou certains pleutres, certains hommes sans honneur, sans dignité, sans visage car ils n’en ont pas, se laissent remorquer, téléguider, acheter pour n’importe quel prix. Au prix de n’être pas eux-mêmes et de ramper comme un animal.

A longueur de journée tenant leurs bols en main, derrière les portes, ils quémandent, demandent sans qu’ils le méritent, sans qu’ils en soient capables, qualifies pour diriger, des postes, qu’ils convoitent malhonnêtement. Ils sont mutés en mendiants.

Mendiants de pouvoir, marchands d’honnêteté. En vendeurs de conscience, trop aveugles pour en avoir une d’ailleurs.

«Dites-moi qui vous fréquentez, je vous dirais qui vous êtes » Des profiteurs, des imposteurs, des flatteurs qui ne vivent qu’au dépend de ceux qui les écoutez parler, pour ne rien dire alors.

Des hommes dans ce petit pays qui n’aspirent à rien du tout. Pas à la vérité, pas à la conscience de savoir qu’ils ne sont pas capables de faire. Pas à la honte d’avoir honte, pas à l’amour, l’amour pour soi, pour les autres, pour le pays, pour ce drapeau, pour la patrie et ils se disent défenseurs, patriotes quelle ironie !

Pour de vrai, que sont-ils ces nègres pour Haïti ? On le répète, rien du tout enfin, des traîtres vêtus de peau de mouton, d’habits de prêtre qui tirent leur révérence, se baissant au plus bas, jusqu'à terre. Baisant les chaussures, léchant avec leurs langues épaisses les bottes poussiéreuses des grands potentats de l’Etat. L’Etat qui n’a pas d’âme et qui souvent dans ses prises de décisions fait usage de l’intimidation. De la pression pour gérer une cite depuis des années en manque, en quête, en agonie. Une jeunesse, un pays, un peuple qui n’en peut plus : on n’en veut plus, on n’en peut plus de ces discours, de ces théâtres. Oh la ! Ces Didi comédie.

Ces gens qui jouent à la commère, puisque c’est de cette manière seulement qu’ils pourront grimper la marche pour arriver a s’introduire dans le salon, dans la chambre, dans la salle a manger, dans la cuisine ou tout se prépare.

Comme ça ils n’auront rien rate de la partie, pour en publique, sans qu’on les invite a prendre la parole, élever le petit doigt, exhibant a grand air leurs caractères plats, pour affirmer sourire audacieux aux lèvres : « moi aussi, j’étais la »

Avoir été la, pourquoi ? Par ou étés vous passé ? Par quel coup de magie êtes-vous arrivé ? Qui vous a baptisé ? Au nom de qui êtes-vous entré par ce trou aussi large et petit qu’il soit ? C’est au nom tout simplement du verbe « ramper » qu’ils conjuguent assez bien et dans tous les temps. Un exercice qu’ils s’évertuent à faire de bon cœur, dans lequel a mainte reprise ils sont sortis champion sur le terrain du jeu politique.

Et aussi en dénigrant les autres, en racontant aux oreilles qui se penchent bien pour écouter et qui adorent se fier a ses fallacieux discours, des calomnies sur l’autre qui est juste dans ses agirs, dans ses jugements. Honnête dans ses gestes et actions.

L’autre qui se respecte et qui ne veut pas récolter là où il n’a pas semé. Qui ne veut pas prendre là où il n’a pas mis. L’autre qui veut rendre la justice au lieu d’opprimer, l’autre qui ne veut condamner sans preuve, l’autre qui ne veut faire usage de la force pour intimider là où le droit et la loi ne le commandent.

Cet autre qui refuse de faire ce qu’on lui ordonne de faire et qui n’est pas juste, est immédiatement jugé, renvoyé, accusé sans équité et juste procès pour avoir été consciencieusement catégorique dans ses mots de refus. Il est vite remplacé par cet autre qui au prime abord a négocié son poste à rideaux tirés pour être nommé « Chef au pouvoir »

Qu’il est bon, doux et agréable d’être nommé « chef » et avoir du pouvoir !. Quel nègre dans ce pays n’aspire pas à ce farouche désir.

Croire, qui le veut, qu’il n’existe pas en Haïti des femmes et des hommes dignes, consciencieux, honnêtes. Il est un fait certain, ils sont rares dans le milieu.

Des femmes et des hommes honnêtes, il en existe dans ce pays quand bien même que le nombre en serait restreint et c’est au nom d’eux que nous parlons aujourd’hui.

Ceux- la qui veut la paix, qui ont plus que soif que quelque chose change, qui sont prêts a tout sacrifier, tout mettre en oeuvre pour sauver ce qui reste a sauver d’Haïti. Ce beau pays que Dieu nous a donne. Ceux-la qui pour un « adoken », un morceau de pain, pour un avantage éphémère s’abstiennent de se salir les mains.

Honnête si vous l’êtes ou si vous laissez apercevoir dans votre attitude une étincelle de vouloir l’être, en bien des endroits, vous n’avez pas votre place. Ce ne sont pas des hommes et des femmes comme vous dont –on a besoin.

Vous a-t-on demandé d’avoir conscience pour diriger ? Vous demande t-on d’être honnête pour occuper ce poste, ce travail dans cette société où la loi de la corruption, du marchandage, du chantage, de l’injustice, de l’immoralité gouverne à un prix que l’honnêteté se paie pour n’avoir pas voulu accepter l’inacceptable.

Oui l’honnêteté à bien des égards se paie. Il se paie au prix d’être rayé de la carte, au prix d’être rejeté, au prix d’être abusé, blessé dans la profondeur immuable de sa dignité.

Au prix d’être persécuté parce que vouloir agir pour le bien, pour le bien de tous, surtout des plus vulnérables, des plus faibles, les opprimés, les exploités. L’honnêteté se paie enfin au prix de n’avoir pas droit de l’être parce qu’en réalité c’est ça qu’on veut. A prendre ou à laisser, c’est une mesure drastique dans ses caractères qui n’est pas à négocier.

Mais non, non, non on le dit, on l’affirme on ne saurait négocier de telle qualité. La conscience, l’honnêteté, la dignité, la moralité n’ont pas de prix. Ce sont des qualités intrinsèques du caractère de l’homme qui jure la paume de la main placée sur sa poitrine de toujours lutter contre l’oppression, l’asservissement.

Ces qualités sont cultivées de jour en jour en soi. C’est ce qui contribue à élever l’homme au plus haut degré de son existence qui fait qu’on le respecte pour ce qu’il est, ce qu’il représente aux yeux de ses proches et de la société.

Ceux-là pour qui ces qualités ne représentent rien, ne représentent rien également aux yeux de la société quand bien même qu’ils se feront appeler chefs, directeurs généraux, ministre au gouvernement, parlementaires au Parlement, secrétaires d’Etat dans l’Etat, président de la République.

Car il n’est de secrets cachés qui ne seraient dévoilés. Ce que vous osez négocier dans l’ombre, sortira au grand jour. Et un jour viendra, c’est sûr, où l’honnêteté brillera, où la justice triomphera dans le monde et particulièrement en Haïti de tous leurs éclats.




Ce texte est dédié à mon collègue et ami Me Jean Renel Senatus du Cabinet Senatus et de l'organisme de Droits Humains DESAFRODH et à tous ceux et celles qui sont honnêtes et conséquents à eux-mêmes et pour le pays
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