POTOMITAN, HAITI MAISON COULÉE, QUE SUIS-JE, ÉVANGILE POLITI
Publié : mardi 30 mars 2010 17:13
POTOMITAN
Étymologie
Étymologiquement parlant, le mot Potomitan, est un composé de deux mots créoles, Poto et Mitan, qui signifie en français Poteau au centre qui soutient une fondation, une maison, une bâtisse. Le Potomitan se veut être le poteau au centre, le poteau principal, primordial par opposition aux autres poteaux aux coins jugés secondaires quoiqu’importants.
Historique
ASPECT POLITIQUE
Le mot Potomitan est riche en contenu, historique, politique, religieux sinon mystique. Au temps de ma jeunesse en Haïti particulièrement vers les années 80 ce mot était très populaire voire légendaire. Un mot que l’oreille entendait presque jour sur les lèvres des Haïtiens à la maison comme à la rue. Au niveau politique il s’appliquait spécialement à l’ex-président à vie de la République d’Haïti, Jean Claude Duvalier dit Baby Doc comme étant le pivot central du régime Duvaliériste légué en héritage par son père François Duvalier dit Papa Doc, l’homme incontournable sans lequel le régime s’écroulerait. Par extension le mot Potomitan s’applique à tous les Tontons macoutes, tous les miliciens du corps de V.S.N de Duvalier particulièrement les chefs responsables de cette milice formant un groupe de gens indispensables pour le maintien ou la conservation du pouvoir. Ensuite le vocable Potomitan s’étend à tous ceux qui occupent une grande fonction ou un rôle clé dans le régime qu’il soit Tonton macoute, militaire ou ministre. Par exemple Roger Lafontant, Théodore Achille, Frantz Merceron étaient des Potomitan, des ministres influents, forts, puissants du régime.
Après le mot Potomitan gagne toutes sphères civiles, privées où toute personne responsable d’une affaire est considérée comme un Potomitan. Même entre amis on se dit Potomitan. Au résumé, le mot Potomitan signifie indispensable ou condition sine qua non.
ANGLE RELIGIEUX
Par ailleurs, le Mot Potomitan est aussi utilisé sur le terrain religieux avec une connotation mystique. En effet, dans le rituel du vaudou, on utilise ce mot Potomitan comme Poteau sacré placé au centre d’un Houmfor, dédié à Oumgan Ican Legba Atibon Legba, fils de prédilection du Père Dambalah Wèdo et de la mère Ayida Wèdo. Généralement connu sous le nom de Papa Legba en Haïti, il est le légataire des œuvres du père et de la mère, leur sixième fils de la première progéniture de Dambalah. Le poteau érigé au centre du Houmfor représente l’entrée principale par laquelle les esprits ou loas pourront pénétrer le plan matériel sortant du plan astral afin de descendre jusqu’au lieu de la cérémonie vaudouesque. Après le vèvè ou veve tracé en l’honneur d’Atibon Legba pour établir la communication entre astral et humain, la tracée de vèvè pour s’adresser aux esprits désirés, ensuite suivi des offrandes pour faire descendre les loas sur le plan matériel de la manifestation où leurs énergies irradient en partant du centre du Potomitan tout en s’écartant de façon circulaire, le Hougan frappe son asson et la cérémonie d’ouverture est maintenant achevée. L’adepte du vaudou s’adresse à l’autel ou vèvè comme s’il s’adresse à l’esprit invoqué. Métaphoriquement, le vèvè est donc une interface entre deux univers ou une frontière. L’univers est représenté sous forme d’une croix contenue dans un cercle. L’âme connaîtra quatre saisons au cours de sa vie. Le asson peut être un tchatcha ou une cloche. Houmfor est le temple du vaudou.
En tout je vous dresse un court parcours historique du mot Potomitan au bénéfice des adeptes ou amis du site Potomimtan. Com. Si vous voulez, vous pouvez le compléter avec la mention des motifs et circonstances qui ont porté à créer ce site. Bonne lecture
SALUTATION
Si vous êtes chrétiens je vous dis : Amen, alléluia, ainsi soit-il
Si vous êtes Arada ou Rada je vous dis : Ayibobo
Si vous Nago je vous dis : Aoche Nago, ou ago
Si vous êtes Petro je vous : Abilolo ou Bilolo
Aouessa : mot de passe après la prière
HAITI, MAISON COULÉE
Un jour tous ensemble animés d’une même volonté
Nous avons décidé de construire la maison appelée HAÏTI
Et cela remonte à 1804 au prix de grand sacrifice de la vie
Dans un cri de la liberté ou la mort selon un advienne que pourra
La Maison D’HAÏTI en tôle est construite et nous en étions fiers et réjouis
Malheureusement depuis le 17 octobre 1806 peu après l’indépendance
Le culte de l’égo dans la quête de l’Avoir pour la consécration de la jouissance
Détourne notre attention des soins nécessaires à la maison pour la protéger
Non seulement le temps a fait sa part dans le processus de l’usure, du vieillissement
Mais encore notre insouciante démission ajoute à l’intempérie pour causer le malheur
Nous sommes rendus à une maison usée, vétuste, abîmée aux tôles coulés
Une maison non résistante à la pluie, au vent comme au soleil
Comme toutes les pièces sont balayées par la pluie et le soleil
À l’intérieur une éternelle lutte entre tous les résidants s’engagent
Une lutte pour le sec et l’ombre, une guerre de l’espace
Oui! L’éternelle guerre pour la place à l’ombre et au sec de trous contre tous
Hélas! La place heureuse a le destin de la chaise musicale
Aujourd’hui Jean est à l’ombre au sec dans la maison
Demain il est bousculé par Joseph qui s’empare de sa place
La bousculade devient la seule loi qui régit la vie à l’intérieur de la maison
Mais quant on réfléchit sur les vraies causes de la bousculade interminable
On finit par voir que c’est une chose provoquée, non nécessaire voir stérile
Si nous avions choisi de construire la Maison HAÏTI, le premier janvier 1804
Par la force de notre propre volonté en couvrant le toit garni de tôles
Au lieu de renverser tout à l’intérieur, tables, chaises et lits
Dans une lutte féroce au quotidien pour la place à l’ombre au sec
Pourquoi ne pas acheter des tôles pour recouvrir la maison
Afin qu’il y ait assez de places disponibles à tous pour vivre en paix
Non on ne veut point plus travailler à la recouverture de la Perle
On préfère sombrer dans l’envie obsessionnelle de la convoitise de place
Qui nous transforme en un éternel prédateur, obèse d’avarice, fou de force
Qui transforme du même coup la Perle des Antilles en Péronnelle des Antilles
27 mars 2010
QUE SUIS-JE
Je suis la rotation onctueuse ondulante de la lune
Qui serpente en permanence dans l’orbite de la terre
Dans le mouvement prévisible de sa position et de sa direction
Sans cesse rechargée par l’énergie et la splendeur du soleil
Je suis l’agitation tapageuse, tumultueuse de l’Hypérion
Qui tremble orageusement dans l’orbite de Saturne aux deux pôles
Dans le mouvement éternellement imprévisible de sa direction
Mais sans cesse rechargée par l’énergie et la splendeur du soleil
Je suis les eaux stagnantes, dormantes de la rivière, du lac, de l’étang
Je suis la vague ondulante de la mer tranquille, de l’océan pacifique
Je suis l’ondulation des vagues onctueuses qui serpentent
Je suis l’onde harmonieuse de la rivière, du lac, de la mer
Je suis la vague importunée des flots tapageurs de l’océan, de la mer
À l’occasion sous le vent, la tempête, l’ouragan, le clapotis
Je suis la furie orageuse des flots de la mer, de l’océan qui s’agite
L’onde tapageuse, l’avalanche tumultueuse de la rivière en crue
En effet, je suis tiré du monde de la fluidité émotionnelle
Du monde pacifique de l’amour, de l’affectivité, de la fraternité
Et du monde de la défense des émotions négatives au droit à la résistance
Je suis tiré du monde fluide à double visage de la paix et de la violence
Paix en permanence qui assure la pérennité de l’espèce humaine, de l’humanité
Violence à l’occasion qui assure la défense de l’être en cas de danger d’agression
La paix de la cellule avec les vitamines pour la conservation de la vie
La guerre de l’armée des globules blancs avec les toxines et les microbes
La paix avec le voisin qui nous inspire l’amitié grâce à son affectivité
La guerre de légitime de défense avec l’agresseur mettant notre vie en danger
La guerre de légitime défense avec le coupable qui nous menace de ses agressions
Où le devoir à l’affectivité et le droit à la résistance constituent une loi sacrée
Je suis l’armée qui assure la défense, la protection, la sécurité de la nation
Je suis l’armée qui violente son ennemi en cas de guerre à l’occasion
Je suis à la fois la paix et la guerre, l’ordre et le chaos, l’harmonie et le trouble
Je suis à la fois les émotions positives et négatives, la solidarité et la défense
Je ne suis pas l’agresseur, offenseur, coupable de provocation
Je suis le défenseur, protecteur au droit naturel à la résistance
Le droit à la résistance défensive octroyé par la nature et le divin
Le malheur est de n’avoir pas su reconnaître que ce sont des venins
Le danger est d’être un bonasse, un zombie qui n’a pas su
Reconnaître ces poisons, ces venins qui nous habitent
Dont le rôle est d’assurer notre défense selon le droit à la résistance
Une arme à être utilisée à l’occasion de danger et non en permanence
Puisque c’est l’amour, l’amitié qu’on doit vivre en permanence
Ce monde fluide de l’affectivité, de la grégarité, de la fraternité
Ce qui constitue le fondement de la construction de la société
Ce monde tranquille promettant de nous conduire au bonheur
À regret d’avancer que nous incarnons à la fois
Et la paix et la guerre, et la solidarité et la résistance
On a beau vouloir se positionner à un monde univoque
Mais la réalité nous rappelle que la paix et la guerre coexistent
Je suis le fruit de la fluidité des émotions négatives et positives
De la paix et de la guerre, respectivement en permanence et à l’occasion
Je suis tiré du monde du droit à la survie, du monde de l’existence
De l’Avoir, de la subsistance, de la matière, où l’existence est support à l’essence
Enfin je suis l’atome, la cellule, la matière, le sol, la terre
Je suis ce monde physique charnel, tangible, solide
Je suis le monde de la fluidité de l’émotion et de la solidité de la matière
Je suis ce double monde, je suis formé de l’essence et de l’existence
Je suis le monde fluide de l’essence, de l’être tiré de l’amour
L’être que Dieu anime de son souffle de vie et de sa lumière
La lumière de l’esprit divin absolu dont nous sommes l’image
Ce Dieu ordonne de se défendre pour conserver sa création
Je suis le monde de l’existence, de la subsistance, de l’Avoir
Je suis ce monde de consommation, de la lutte pour la survie
Ce monde de destruction de la matière, de la plante et de l’animal
Ce monde pluriel non universel à la fois destructeur et constructeur
Hélas! Je suis à la fois en permanence et à l’occasion
L’ordre harmonieux et le chaos tapageur du cosmos
Je suis l’Amour, l’affectivité, la sociabilité, la fraternité
Je suis la guerre, le droit à la défense en cas de danger
Rien qui est humain n’est m’est étranger ni étrange
Passant de l’ordre au chaos, de l’amour à la guerre
De mon droit à la vie à mon droit à la résistance
Je suis l’ordre et le chaos animé de la conscience de l’esprit
Je suis la mort qui arrive un seul jour et pour toujours
Je suis la vie dont le cycle ne dure qu’environ un siècle
Je suis l’amour, la pérennité et la conservation de l’humanité
Je suis la mort de CHACUN pour sauver la vie de TOUS
Je suis la réponse de la question que suis-je
L’éternelle interrogation sur l’origine de la vie, de l’homme
À savoir d’où nous venons, où nous sommes, vers où nous allons
La réponse à la question éternelle du devenir ou de la destinée humaine
HAITI, HYPERION, MAISON COULÉE
MANIFESTE POLITIQUE SELON EDNER SAINT-AMOUR
ÉVANGILE POLITIQUE SELON EDNER SAINT-AMOUR
Tenant compte d’une relecture de la politique en général et de la politique haïtienne en particulier, nous optons pour la mort de l’ancienne vision et la naissance d’une nouvelle vision pour une Haïti régénérée. Cette régénération est possible dans la mesure où nous :
A) nous manifestons la volonté politique
1) d’éradiquer la politicaillerie, c’est –à-dire la politique déformée ou déraillée pratiquée sur une base d’intrigues , de scélératesse, de combats, de champ de bataille, de violence, d’anarchie ou d’arbitraire soit dans un ordre patrimonial marqué par la tradition de dictatures de 1804 à nos jours, soit dans un ordre sultaniste au cas limite du Duvaliérisme transformant le pouvoir patrimonial en pouvoir personnel absolu sans bornes, qui suppose au problème d’instabilité politique chronique et séculaire marquée de violence et de coup d’état une réponse ambigüe et criminelle
2)en reconnaissant que la politique formelle renvoie a) au But ou projet de société b) au moyen ou actions pour atteindre le but visé c) au résultat ou fin, soit la réussite ou échec
3) de contrer l’absence de partis politiques pour combattre la personnification ou la personnalisation du pouvoir ou contrer la prolifération anarchique de partis politiques, la surabondance de tendances politiques phénoménales
4) en regroupant tous les partis politiques selon trois axes sociaux constituant la base de toute société humaine, à savoir a) L’ordre comprenant toutes les tendances conservatrices des valeurs locales voyant l’ordre partout et œuvrant dans le champ de la sécurité, de la culture, de la tradition, de la morale, de la discipline, à la manière des républicains américains, des conservateurs canadiens, ou des nationaux partout à travers le monde b) Le mouvement regroupant toutes les tendances progressistes conscientes des changements, spatiotemporels de la société, de l’évolution à toutes les sphères sociales, de la croissance naturelle, de la multiplication de la population par la reproduction, le développement des moyens et mode de production œuvrant dans le domaine de l’innovation, du progrès, de la recherche, de la technologie, de la science, du marché ouvert aux échanges dans le contexte d’importation et exportation internes et externes, de la modernisation des structures en place afin d’intégrer davantage de citoyens 3) Le droit regroupant toutes les tendances humanistes qui, dans la critique des conservateurs et progressistes contre leurs tendances polarisées entrainant des dérives et des heurts ou dommages aux humains, mettent l’homme au centre des débats sociaux, politiques, économiques, œuvrant en faveur du droit de l’homme sur tous les plans comme le droit à la vie, le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit à la liberté, le droit à la dignité, le droit au respect, le droit à la liberté religieuse, le droit à l’égalité entre les sexes et races. Depuis Héraclite (575-641 avant jésus christ) voyant le mouvement en toute chose, Parménide( 500-450 avant jésus christ) ne voyant que l’ordre en toute chose, l’éternité et l’unité de l’être, puis Démocrite (460-370 avant jésus christ) prêchant la modération comme moyen d’atteindre le bonheur et les grands sophistes comme Socrate faisant de l’homme le pilier de la société reposée sur le droit, tout contenu social est depuis connu si ce n’est que la forme qui change dans l’ordre espace-temps.
5)Contrer les tendances régionalistes souvent néfastes pour Haïti vues les scissions enregistrées dans notre histoire comme Haïti en trois États après la mort de Dessalines, Christophe dans le nord, Pétion dans l’ouest, Rigaud dans le sud, ensuite Haïti divisée en trois républiques, République de l’Ouest avec Salnave, République du avec Domingue, république du Nord avec Saget, ou encore Haïti divisé en deux républiques, République septentrionale de Florvil Hyppolite, république de l’ouest de Légitime
6) En favorisant une décentralisation du pouvoir abandonnant le Léviathan boiteux en faveur des autorités locales, d’une institutionnalisation plus efficace d’un pouvoir plus dynamique
7)Contrer les visions bornées voyant dans le mal chronique et séculaire haïtien, a) soit le simple des méchants étrangers ou de l’impérialisme occidental b) soit le simple fait de notre identité nationale liée à des pratiques culturelles archaïques dérivées de la colonisation ou des mœurs tribales africaines, c) soit le simple fait des élites obscurantistes et rétrogrades formant des entités ou des puissances totalitaires tantôt anarchiques, tantôt arbitraires dont l’expertise criminelle demeurent l’intrigue, l’arrogance, la ruse, la violence, la coercition, la menace, la peur, l’abus de pouvoir, la politicaillerie, la gabegie, le clientélisme, le parrainage, la connivence, la complicité, la corruption catapultant le pays dans le chaos politique et économique
Afin d’intégrer la politique dans une approche sinon une vision centrée sur trois pôles 1) une approche Micro tenant compte des décisions ou non décisions, des actions des élites politiques dans la lutte pour la conquête et la conservation du pouvoir 2) une approche Méso tenant compte de l’appareil étatique dans sa gestion des tensions, des conflits et des crises internes et les réactions aux pressions et agressions externes 3) Une approche Macro tenant compte du système d’états concurrentiels et à la dynamique du capitalisme en expansion dans le monde, selon une perspective historique prenant en compte la dynamique interne et externe permettant de dégager une vision intégrale et systémique, pour reprendre l’expression de Sauveur Pierre Étienne voyant dans l’histoire de l’humanité
9) Une éternité en mouvement dont la dynamique s’explique non pas par la volonté divine, mais par les décisions que l’être humain prend ou ne prend pas, les conséquences qui en découlent et les luttes qu’il mène pour échapper à ces contraintes engendrées par les dites conséquences. Alors contre ceux qui voient dans l’histoire une simple lutte devant déboucher sur l’anéantissement d’un groupe, d’un secteur ou d’une classe, Sauveur Pierre Étienne sociologue de profession, rectifie que l’histoire peut être la manifestation de relations sociopolitiques dynamiques impliquant la coopération, la coexistence, le compromis et le consensus, qui n’exclut pas les transactions, les marchandages, pressions, les menaces de recours, et le recours effectif à la violence et aux représailles et leur mise en exécution
10) Contrer l’État patrimonial où la domination patrimoniale est orientée dans le sens de la tradition, mais exercée en vertu d’un droit personnel absolu ou contrer l’État sultanique où la domination patrimoniale qui, dans la manière dont elle administrée, se meut principalement dans la sphère de l’arbitraire non liée à la tradition, sans être rationalisée de manière objective, mais seule la sphère de l’arbitraire et de la grâce s’y est développée à l’extrême à la manière d’un Marcos, d’un Ceausescu, d’un Somoza, d’un Duvalier, d’un Mobutu
11) Afin d’instaurer un état moderne, une méga organisation ou une macrostructure relativement autonome et détenant sur un territoire donné le double monopole de la contrainte physique et de la fiscalité qui peut prendre et en fait, qui prend des décisions affectant la façon positive ou négative, sur les plans interne et externe, les comportements des individus, des groupes, des institutions ou organisations, plus ou moins autonomes qu’elle, dans un cadre d’interdépendances complexes et dynamiques.
12) Ainsi soit-il
RENVERSER ET CONSERVER PAR LE PONT
En tant qu’observateur inspiré de sagesse pour saisir le patrimoine historique du peuple Haïtien sans me fondre dans l’actualité ni l’ignorer, je découvre dans la donne politique haïtienne un cancer, un problème fatal séculaire et chronique qui menace le destin du pays. Un problème démon qui s’appelle «renverser», devenant à la fois un idéal et un mode de vie proprement haïtien. Car nous avions renversé les colons pour instaurer une Nation et de la naissance de cette nation depuis 1804 jusqu’à nos jours, nous avons deux siècles couronnés de renversements de chefs d’État dictateur par des insurrections, des coups d’État, le renvoi du parlement ou par motion de censure contre le gouvernement. Renverser pour cause de douleurs, de souffrance, de misère, de torture est naturel, légitime, droit de légitime défense. Mais si à chaque décennie de notre histoire on est forcé de revendiquer et d’appliquer le droit de légitime de défense encore plus que tous les autres peuples de la terre, ne faut-il par sagesse nous remettre d’abord en question pour mettre la main sur la plaie et la cause de la maladie?
Non l’haïtien ne veut souffrir d’aucune maladie mais n’entend point protéger sa santé contre les microbes, les virus, les bactéries. Si on veut tuer les vers de notre plaie, il faut s’abstenir aussi d’être l’ami des mouches à l’origine des bactéries et des vers. Si on veut renverser un chef d’état pour s’emparer du pouvoir, il faut apprendre à bien gouverner, à protéger son pouvoir à conserver le pouvoir. L’attitude ou la mentalité haïtienne à renverser sans aucun souci ni sagesse de protéger ni conserver nous donne une allure d’innocents naïfs condamnés à répéter éternellement les mêmes erreurs du passé. Une attitude qui dénote de notre part une irresponsabilité, immaturité qui menace notre crédibilité, notre honneur, notre intégrité, notre droit au respect où l’autre nous agresse, nous envahit en raison de notre attitude naïve et effrontée de ne pas nous respecter nous-mêmes. Si vous ne vous respectez pas en tant que peuple, incapable de se charger de ses propres droits, quel autre peuple qui va vous respecter? Seul un peuple de bon samaritain qui osera respecter vos droits bafoués par vous-même. Mais dans le contexte politique des nations, c’est la force et la sagesse qui priment et non la naïveté et le sentiment du bon samaritain.
Dans l’actualité haïtienne, de grands échos sonores s’élèvent pour sensibiliser, mobiliser contre les occupants qui nous agressent en violant nos droits afin de chasser les forces d’occupation. C’est normal, légitime, naturel. Mais quelle alternative de sécurité éventuelle concrète qu’on envisage pour assurer la stabilité politique après le départ? Aucune! Seulement on veut renverser parce que c’est légitime car nos émotions cruellement atteintes. Que me sert-il aujourd’hui de renverser si je n’ai aucune alternative, aucune mesure de sécurité pour demain.
Politiquement Gouverner c’est prévoir. Mais en Haïti gouverner c’est jouir du pouvoir sans rien protéger et ni conserver. Un peuple qui rêve de jouir sans souffrir, qui ne veut que sentir pour réagir dans le sens du plaisir ou du déplaisir selon les circonstances. On n’entend rien prévoir, rien protéger, rien conserver. Comme un esclave qui s’affranchit de son maître en gagnant sa liberté mais qui refuse de travailler pour maintenir sa liberté, entretenir sa liberté, conserver sa liberté. Il refuse le travail jeté dans la rubrique de l’esclavage pour devenir adorateur de bon samaritain vénéré comme un dieu pour le don de l’aumône. Donc il devient encore plus esclave, puisque le maître sort du rang humain pour s’élever au rand de la divinité. Il s’affranchissait d’un maître pour devenir esclave de son propre ventre et d’un bon samaritain. Doublement esclave.
Quant à moi sans être marxiste je me cultive dans la sagesse de Karl Marx qui affirmait on ne soulève pas un problème si on n’a pas l’alternative d’une solution à proposer. Marx critiquait le capitalisme posé comme problème en offrant le communisme comme solution. Le marxiste combattait pour renverser le pouvoir mais savait exactement par quoi le pouvoir va être remplacé. Il prévoyait tout. Éventuellement la solution politique privilégiée par Marx a failli dans le temps n’étant pas efficace. Mais l’essentiel il ne luttait pas comme un fou pour renverser un pouvoir.
Il existe de nombreux haïtiens compétents capables de gouverner politiquement bien le pays vers un meilleur avenir. Mais Nombreux sages haïtiens s’abstiennent de la politique pour ne pas salir son intégrité, sa probité, sa renommée, son honneur, sa réputation, son talent dans l’éruption permanente du volcan de la corruption, de la gabegie administrative, de la politicaillerie, du clientélisme politique, ce marché fertile de fanatiques de tout acabit prêts à tuer leurs adversaires pris pour ennemis pour honorer leurs amis, une lupanar politique, un bordel politique.
Les politiciens honnêtes qui osent se pointer sur l’échiquier politique n’ont pas la côte politique nécessaire pour prendre le pouvoir. Ils forment un groupe marginal condamné éternellement dans l’opposition. Ces politiciens honnêtes n’ayant pas la langue de bois des fanatiques du clan pour faire des promesses de miel et du lait pour remplir le ventre, ne reçoivent en conséquence pas l’appui des fanatiques émotionnels qui finissent toujours par élire un chef grâce à ses folles promesses vides. Des promesses qui n’arrivent jamais. Car le fanatique croit dans son ventre, mais le chef politique croit dans sa poche. Politique de jouissance dans la magouille pour remplir la poche par la dilapidation de la caisse de l’état ou du trésor public, le politicien obèse et boulimique ne laisse rien pour le ventre de ses fanatiques qui l’avaient hissé au pouvoir.
Je vous dis franchement qu’il existe en Haïti trois grands groupes penseurs politiques ou politiciens. D’abord les dynamiteurs qui sont là juste pour détruire, voler, se corrompre, dilapider les richesses en recourant à la violence, à l’oppression, à la répression, à la torture, à la dictature pour gouverner. Le chef dynamiteur à ses fanatiques dynamiteurs, tous de la foi solide, convaincue et persuadée dans la destruction pour gouverner ou pour vivre.
Deuxièment il existe les politiciens et les hommes qui refusent la destruction en s’affirmant pour la construction. Ce sont des ingénieurs politiques ou sociaux. Mais même si tous les ingénieurs œuvrent dans les constructions, ces constructions se divisent en deux grands groupes.
Il existe des ingénieurs qui construisent des murs pour séparer, pour diviser dans le but de se protéger contre l’autre ou d’assurer sa propre sécurité. Les gens ont la sécurité grâce au mur érigé mais vivent dans une peur continuelle de l’autre car on ne sait pas la réaction de l’autre, on ignore quand il va nous frapper, écraser le mur pour nous agresser. On vit dans un État de forces, de bras, de fer, de mur, où malgré la sécurité on continue de vivre dans l’angoisse et la peur de l’autre qui nous pousse même à construire des murs. Simple question de temps dans le rapport de forces pour qu’une force s’érige en maître, change la donne, impose sa loi. Victime faible d’hier, devient bourreau puissant demain fait la loi à tous selon sa propre volonté, ses propres oukases. Jeu de forces, changement de place, mais toujours le même règne de division, de séparation, de peur qui conduit finalement à la guerre.
Il existe aussi des ingénieurs qui construisent des ponts pour favoriser la communication entre les gens. La communication favorise à son tour le dialogue, l’entente, l’échange, la négociation, la paix et l’harmonie. Au lieu de peur on vit dans la confiance de l’autre dont la présence nous rassure. C’est un État de cœur et d’esprit où les gens croient dans la bonne entente, le vivre ensemble, l’interdépendance mutuelle. Non seulement on vit dans la sécurité mais encore on vit dans la sérénité et la confiance. Le pont qui favorise la bonne entente entre le moi et l’autre est de la même nature que le principe de l’amour étant l’addition de l’ovule et du sperme, communion de deux cœurs dans un engagement d’amour et de fidélité qui inspire la confiance mutuelle. Par contre le mur fonctionne comme la logique du besoin, un prédateur qui vise à combler seulement le vide de ses besoins. Le prédateur s’empare de la matière de l’extérieur comme substance pour remplir son ventre et se satisfaire. Il fait une soustraction des subsistances de la matière pour se remplir, se satisfaire. Une tendance égoïste, de satisfaction de soi, de jouissance personnelle. Quant à la dynamite c’est l’incarnation du diable, de Satan par excellence qui croit uniquement dans le vice de la destruction.
En Haïti il faut cesser de produire des dynamiteurs dont on peut soupçonner les mains dans les renversements, les insurrections, les coups d’État, la violence, la torture ou la dictature, les motions de censure.
Quant aux ingénieurs de mur on peut soupçonner leur mains dans la politicaillerie du populisme, de la formation des clans, de fanatiques, où le chef se comporte comme un grand patron ou père protecteur de ses amis, ses fanatiques mais comme un bourreau pour ses adversaires politiques à l’occasion si les circonstances l’exigent. Le chef vit dans la complaisance avec ses fanatiques et dans l’hostilité avec ses adversaires. Mais le dynamiteur il ne veut ni amis ni ennemis, c’est un tyran dont la seule règle est pour vu que tous me craignent. François Duvalier disait «la révolution mangera ses propres fils». C’est dire qu’il ne compatit pas sur des amis mais sur la force à engendrer la peur chez les sujets.
En Haïti on grandement besoin des ingénieurs de ponts de la vraie vie : communication, échange, dialogue, entente, négociation, paix, harmonie, sagesse, équilibre, balance, modération, pondération, sécurité, sérénité, confiance, assurance, vivre ensemble. Communion de cœurs et d’esprits. État de force sans États de cœurs et d’esprits État d’un vain destin, sans lendemain.
14 novembre 2009
Edner Saint Amour
CRISE ET CHUTE DE POUVOIR EN HAITI
Tout Politicien ou tout parti politique a pour devoir d’édifier le peuple en parole comme en action ou actes selon des représentations constructives. Malheureusement, deux hommes politiques les plus populaires de toute notre histoire, Le Président Sylvain Salnave et Jean Bertrand Aristide, ont choisi respectivement de nommer son Bateau : La Terreur et son parti politique : Lavalas. Des vocabulaires incarnant la violence, le déluge, la ruine, donc la destruction. Et de 1804 a 2004 la politique haïtienne est vraiment une pratique de destruction vus les renversements de gouvernements, les exils des chefs d’État, les démissions des chefs d’État, les assassinants dont le nombre est d’un record mondial inégalé.
Du point de définition ou de son ossature ou de son squelette, la politique renvoie au : 1) But ou projet de société 2) Moyen ou actions pour atteindre le but vise 3) Résultat : réussite ou échec.
On peut tous constater que la pratique politique haïtienne est carrément un échec avec ses grands records de coups d’État, d’exil, de démission, d’assassinats, d’occupation. Dans l’optique d’une recherche amorcée, je soumets en lecture ce texte pour juger vous-même l’ampleur de cette instabilité chronique et séculaire du système politique haïtien, et dans l’optique d’une critique ou une analyse
De notre propre histoire, de nos propres actions politiques posées sur l’échiquier politique d’Haïti. En tout cas, que l’instabilité est d’ordre politique (politicaillerie, intrigue), économique(gabegie administrative ou corruption) , social (divisions, préjugés, discriminations, ignorance) ou autre(croyance dans le mal surnaturel, nous empêchant d’avoir une emprise réelle sur notre milieu, Voir, Gouverneur de la Rosée de Jacques Roumain), nul ne peut ignorer les composantes culturelles de cette instabilité qui s’érige en héritage culturel ou traditionnel chez l’Haïtien, marquant profondément sa psychologie, son identité régionale, sa personnalité. C’est là que c’est inquiétant, qu’il faut impérativement en trouver une solution. D’ailleurs dans son réflexe de survie pour s’adapter à un système politique instable, déformé, déraillé, informel dit politicaillerie, l’Haïtien ne s’arroge-t-il pas le droit de revendiquer une identité proprement haïtienne, une manière propre à l’Haïtien de faire de la politique malgré les constats d’échecs accumulés de notre histoire politique de 1804 à 2004.
Alors lisons les lignes qui vont suivre avec attention, discernement, critique et remise en question. Je vous souhaite tous une BONNE LECTURE : EDNER SAINT-AMOUR
Crise et Chute du pouvoir en Haïti
Histoire du pouvoir politique Haïtien
Les renversements de gouvernements ou de chefs d’État
1) Jean Jacques Dessalines : Janvier 1804- octobre 1806
Renversé, assassinat
2) Jean Pierre Boyer : mars 1818-février 1843
Renversé, démission (1), exilé (2)
3) Rivière Hérard : Décembre 1843-Mai 1844
Renversé, chassé(1), exilé(3)
4) Louis Pierrot : Avril 1845-Mars 1846
Renversé, chassé(2), exilé(4)
5) Faustin Soulouque : Mars 1847-Janvier 1859
Renversé, chassé(3), exilé(5)
6) Nicolas, Geffrard : Janvier 1859- Mars 1867
Renversé, démission(2), exilé(6)
7) Sylvain Salnave : Juin 1867-Décembre 1869
Renversé, exécuté,
Michel Domingue : Juin 1874-Avril 1876
Renversé, chassé(4), exilé(7)
9) Boisrond Canal : Juillet 1876-Juillet 1879
Renversé, démission(3),
10) Lysius Salomon : Octobre 1879-Aout 1888
Renversé, chassé(5), exilé(8)
11) François Denys Légitime : Décembre 1888- Aout 1889
Renversé, chassé(6), exilé(9)
12) Nord Alexis : Décembre 1902- Décembre 1908
Renversé, chassé(7), exilé(10)
13) Antoine Simon : Décembre 1908-Aout 1911
Renversé, chassé(8), exilé(11)
14) Michel Oreste : Mai 1913-Janvier 1914
Renversé, chassé(9), exilé(12)
15) Oreste, Zamor : Février 1914-Octobre 1914
Renversé, démission(4), exilé(13)
16) Davilmar Théodore : Novembre 1914- Février 1915
Renversé, chassé(10), exilé(14)
17)Vilbrum Guillaume Sam : Mars 1915- Juillet 1915
Renversé, assassiné
18) Élie Lescot : Mai 1941-Janvier 1946
Renversé, chassé(11), exilé(15)
19) Dumarsais Estimé : Aout 1946-Mai 1950
Renversé, chassé(12), exilé(16)
20) Pau Égeune Magloire : Décembre 1950-Décembre 1956
Renversé, chassé(13), exilé(17)
21) Némours Pierre Louis : Décembre 1956-Février 1957
Renversé, démission(5)
22) Franck, Sylvain : Février 1957-Avril 1957
Renversé, chassé(14)
23) Daniel Fignolé :Mai 1957- Juin 1957
Renversé, chassé(15), exilé(17)
24) Jean Claude Duvalier : Avril 1971-Février 1986
Renversé, démission(6), exilé(18)
25) Leslie François Manigat Manigat : février1988-juin 1988
Renversé, chassé(16), exilé(19)
26) Henri Namphy : Juin 1988-septembre 1988
Renversé, chassé(17), exilé(20)
27) Mathieu Prosper Avril : 17 Septembre 1988-mars
Renversé, démission(7), exilé(21)
28) Jean Bertrand Aristide : février 1991-octobre 1991
Renversé, chassé(18), exilé(22)
29)Joseph Camilien Nerette/Jean Jacques Honorat : octobre 1991-juin 1992
Renversé, chassé(19),
30) Émile Joseph Jonassaint/Marc Bazin : mai 1994-octobre 1994
Renversé, chassé(20)
31) Jean Bertrand Aristide : 2000-2004
Renversé, chassé(21), exilé(23)
Les Mandats achevés au pouvoir
1) Nissage Saget : 1870-1879
2) Tirésias Simon Sam : 1896-1902
3) Sud Dartiguenave : 1915-1922
4) Louis Borno : 1922-1930
5) Louis Eugène Roy : Mai 1930- octobre 1930
6) Sténio Vincent : 1930-1941
7) Ertha Pascal Trouillot : Mars 1990- février 1991
Jean Bertrand Aristide : 1994-1996
9) René Garcia Préval : 1996-2000
10) Boniface Alexandre : février 2004--2005
Les Présidents morts au pouvoir
1) Alexandre Pétion : 1807-1819, mort naturelle
2) Henri Christophe :1807-1820, suicide
3) Philippe Guerrier : 1844-1843, mort naturelle
4) Jean Baptiste Riché : 1846-1847, mort naturelle
5) Florvil Hyppolite : 1888-1896, mort naturelle
6) Cincinnatus Leconte : 1911-1913, incendie ou explosion du Palais
7) Tancrède Auguste : 1912-1913, Mort naturelle
Francois Duvalier : 1957-1971, Mort naturelle
Occupation étrangère d’Haiti
1) Occupation Militaire américaine1915-1934
2) Occupation militaire 1995-2004
3) Occupation par Les Casques Bleus et l’ONU : 2004-à nos jours
31 renversements de chefs d’état, 21 chassés, 23 exilé, 3 assassinats, 7 démissionnés, 10 Mandats achevés, 8 morts au pouvoir, 3 occupations étrangères
De 1804-2004 sur un total de 49 chefs d’États ou de gouvernements, on enregistre :
1) 31 renversements avec assassinat, exécution, chasse, ou démission
2) 23 exils forcés ou volontaires
3) 21 Chassés,
4) 7 démissionnés
5) 3 assassinats
6) 8 Morts au pouvoir
7) 10 mandats achevés
1 Suicidé, un mort par accident au palais
9) 3 coccupations étrangères
Autrement dit en proportions en termes d’instabilité:
1) 63,26% de renversements
2) 46,93% d’exil
3) 42,85% de chasse
4) 14,28% de démission
5) &n
Edner Saint Amour
Étymologie
Étymologiquement parlant, le mot Potomitan, est un composé de deux mots créoles, Poto et Mitan, qui signifie en français Poteau au centre qui soutient une fondation, une maison, une bâtisse. Le Potomitan se veut être le poteau au centre, le poteau principal, primordial par opposition aux autres poteaux aux coins jugés secondaires quoiqu’importants.
Historique
ASPECT POLITIQUE
Le mot Potomitan est riche en contenu, historique, politique, religieux sinon mystique. Au temps de ma jeunesse en Haïti particulièrement vers les années 80 ce mot était très populaire voire légendaire. Un mot que l’oreille entendait presque jour sur les lèvres des Haïtiens à la maison comme à la rue. Au niveau politique il s’appliquait spécialement à l’ex-président à vie de la République d’Haïti, Jean Claude Duvalier dit Baby Doc comme étant le pivot central du régime Duvaliériste légué en héritage par son père François Duvalier dit Papa Doc, l’homme incontournable sans lequel le régime s’écroulerait. Par extension le mot Potomitan s’applique à tous les Tontons macoutes, tous les miliciens du corps de V.S.N de Duvalier particulièrement les chefs responsables de cette milice formant un groupe de gens indispensables pour le maintien ou la conservation du pouvoir. Ensuite le vocable Potomitan s’étend à tous ceux qui occupent une grande fonction ou un rôle clé dans le régime qu’il soit Tonton macoute, militaire ou ministre. Par exemple Roger Lafontant, Théodore Achille, Frantz Merceron étaient des Potomitan, des ministres influents, forts, puissants du régime.
Après le mot Potomitan gagne toutes sphères civiles, privées où toute personne responsable d’une affaire est considérée comme un Potomitan. Même entre amis on se dit Potomitan. Au résumé, le mot Potomitan signifie indispensable ou condition sine qua non.
ANGLE RELIGIEUX
Par ailleurs, le Mot Potomitan est aussi utilisé sur le terrain religieux avec une connotation mystique. En effet, dans le rituel du vaudou, on utilise ce mot Potomitan comme Poteau sacré placé au centre d’un Houmfor, dédié à Oumgan Ican Legba Atibon Legba, fils de prédilection du Père Dambalah Wèdo et de la mère Ayida Wèdo. Généralement connu sous le nom de Papa Legba en Haïti, il est le légataire des œuvres du père et de la mère, leur sixième fils de la première progéniture de Dambalah. Le poteau érigé au centre du Houmfor représente l’entrée principale par laquelle les esprits ou loas pourront pénétrer le plan matériel sortant du plan astral afin de descendre jusqu’au lieu de la cérémonie vaudouesque. Après le vèvè ou veve tracé en l’honneur d’Atibon Legba pour établir la communication entre astral et humain, la tracée de vèvè pour s’adresser aux esprits désirés, ensuite suivi des offrandes pour faire descendre les loas sur le plan matériel de la manifestation où leurs énergies irradient en partant du centre du Potomitan tout en s’écartant de façon circulaire, le Hougan frappe son asson et la cérémonie d’ouverture est maintenant achevée. L’adepte du vaudou s’adresse à l’autel ou vèvè comme s’il s’adresse à l’esprit invoqué. Métaphoriquement, le vèvè est donc une interface entre deux univers ou une frontière. L’univers est représenté sous forme d’une croix contenue dans un cercle. L’âme connaîtra quatre saisons au cours de sa vie. Le asson peut être un tchatcha ou une cloche. Houmfor est le temple du vaudou.
En tout je vous dresse un court parcours historique du mot Potomitan au bénéfice des adeptes ou amis du site Potomimtan. Com. Si vous voulez, vous pouvez le compléter avec la mention des motifs et circonstances qui ont porté à créer ce site. Bonne lecture
SALUTATION
Si vous êtes chrétiens je vous dis : Amen, alléluia, ainsi soit-il
Si vous êtes Arada ou Rada je vous dis : Ayibobo
Si vous Nago je vous dis : Aoche Nago, ou ago
Si vous êtes Petro je vous : Abilolo ou Bilolo
Aouessa : mot de passe après la prière
HAITI, MAISON COULÉE
Un jour tous ensemble animés d’une même volonté
Nous avons décidé de construire la maison appelée HAÏTI
Et cela remonte à 1804 au prix de grand sacrifice de la vie
Dans un cri de la liberté ou la mort selon un advienne que pourra
La Maison D’HAÏTI en tôle est construite et nous en étions fiers et réjouis
Malheureusement depuis le 17 octobre 1806 peu après l’indépendance
Le culte de l’égo dans la quête de l’Avoir pour la consécration de la jouissance
Détourne notre attention des soins nécessaires à la maison pour la protéger
Non seulement le temps a fait sa part dans le processus de l’usure, du vieillissement
Mais encore notre insouciante démission ajoute à l’intempérie pour causer le malheur
Nous sommes rendus à une maison usée, vétuste, abîmée aux tôles coulés
Une maison non résistante à la pluie, au vent comme au soleil
Comme toutes les pièces sont balayées par la pluie et le soleil
À l’intérieur une éternelle lutte entre tous les résidants s’engagent
Une lutte pour le sec et l’ombre, une guerre de l’espace
Oui! L’éternelle guerre pour la place à l’ombre et au sec de trous contre tous
Hélas! La place heureuse a le destin de la chaise musicale
Aujourd’hui Jean est à l’ombre au sec dans la maison
Demain il est bousculé par Joseph qui s’empare de sa place
La bousculade devient la seule loi qui régit la vie à l’intérieur de la maison
Mais quant on réfléchit sur les vraies causes de la bousculade interminable
On finit par voir que c’est une chose provoquée, non nécessaire voir stérile
Si nous avions choisi de construire la Maison HAÏTI, le premier janvier 1804
Par la force de notre propre volonté en couvrant le toit garni de tôles
Au lieu de renverser tout à l’intérieur, tables, chaises et lits
Dans une lutte féroce au quotidien pour la place à l’ombre au sec
Pourquoi ne pas acheter des tôles pour recouvrir la maison
Afin qu’il y ait assez de places disponibles à tous pour vivre en paix
Non on ne veut point plus travailler à la recouverture de la Perle
On préfère sombrer dans l’envie obsessionnelle de la convoitise de place
Qui nous transforme en un éternel prédateur, obèse d’avarice, fou de force
Qui transforme du même coup la Perle des Antilles en Péronnelle des Antilles
27 mars 2010
QUE SUIS-JE
Je suis la rotation onctueuse ondulante de la lune
Qui serpente en permanence dans l’orbite de la terre
Dans le mouvement prévisible de sa position et de sa direction
Sans cesse rechargée par l’énergie et la splendeur du soleil
Je suis l’agitation tapageuse, tumultueuse de l’Hypérion
Qui tremble orageusement dans l’orbite de Saturne aux deux pôles
Dans le mouvement éternellement imprévisible de sa direction
Mais sans cesse rechargée par l’énergie et la splendeur du soleil
Je suis les eaux stagnantes, dormantes de la rivière, du lac, de l’étang
Je suis la vague ondulante de la mer tranquille, de l’océan pacifique
Je suis l’ondulation des vagues onctueuses qui serpentent
Je suis l’onde harmonieuse de la rivière, du lac, de la mer
Je suis la vague importunée des flots tapageurs de l’océan, de la mer
À l’occasion sous le vent, la tempête, l’ouragan, le clapotis
Je suis la furie orageuse des flots de la mer, de l’océan qui s’agite
L’onde tapageuse, l’avalanche tumultueuse de la rivière en crue
En effet, je suis tiré du monde de la fluidité émotionnelle
Du monde pacifique de l’amour, de l’affectivité, de la fraternité
Et du monde de la défense des émotions négatives au droit à la résistance
Je suis tiré du monde fluide à double visage de la paix et de la violence
Paix en permanence qui assure la pérennité de l’espèce humaine, de l’humanité
Violence à l’occasion qui assure la défense de l’être en cas de danger d’agression
La paix de la cellule avec les vitamines pour la conservation de la vie
La guerre de l’armée des globules blancs avec les toxines et les microbes
La paix avec le voisin qui nous inspire l’amitié grâce à son affectivité
La guerre de légitime de défense avec l’agresseur mettant notre vie en danger
La guerre de légitime défense avec le coupable qui nous menace de ses agressions
Où le devoir à l’affectivité et le droit à la résistance constituent une loi sacrée
Je suis l’armée qui assure la défense, la protection, la sécurité de la nation
Je suis l’armée qui violente son ennemi en cas de guerre à l’occasion
Je suis à la fois la paix et la guerre, l’ordre et le chaos, l’harmonie et le trouble
Je suis à la fois les émotions positives et négatives, la solidarité et la défense
Je ne suis pas l’agresseur, offenseur, coupable de provocation
Je suis le défenseur, protecteur au droit naturel à la résistance
Le droit à la résistance défensive octroyé par la nature et le divin
Le malheur est de n’avoir pas su reconnaître que ce sont des venins
Le danger est d’être un bonasse, un zombie qui n’a pas su
Reconnaître ces poisons, ces venins qui nous habitent
Dont le rôle est d’assurer notre défense selon le droit à la résistance
Une arme à être utilisée à l’occasion de danger et non en permanence
Puisque c’est l’amour, l’amitié qu’on doit vivre en permanence
Ce monde fluide de l’affectivité, de la grégarité, de la fraternité
Ce qui constitue le fondement de la construction de la société
Ce monde tranquille promettant de nous conduire au bonheur
À regret d’avancer que nous incarnons à la fois
Et la paix et la guerre, et la solidarité et la résistance
On a beau vouloir se positionner à un monde univoque
Mais la réalité nous rappelle que la paix et la guerre coexistent
Je suis le fruit de la fluidité des émotions négatives et positives
De la paix et de la guerre, respectivement en permanence et à l’occasion
Je suis tiré du monde du droit à la survie, du monde de l’existence
De l’Avoir, de la subsistance, de la matière, où l’existence est support à l’essence
Enfin je suis l’atome, la cellule, la matière, le sol, la terre
Je suis ce monde physique charnel, tangible, solide
Je suis le monde de la fluidité de l’émotion et de la solidité de la matière
Je suis ce double monde, je suis formé de l’essence et de l’existence
Je suis le monde fluide de l’essence, de l’être tiré de l’amour
L’être que Dieu anime de son souffle de vie et de sa lumière
La lumière de l’esprit divin absolu dont nous sommes l’image
Ce Dieu ordonne de se défendre pour conserver sa création
Je suis le monde de l’existence, de la subsistance, de l’Avoir
Je suis ce monde de consommation, de la lutte pour la survie
Ce monde de destruction de la matière, de la plante et de l’animal
Ce monde pluriel non universel à la fois destructeur et constructeur
Hélas! Je suis à la fois en permanence et à l’occasion
L’ordre harmonieux et le chaos tapageur du cosmos
Je suis l’Amour, l’affectivité, la sociabilité, la fraternité
Je suis la guerre, le droit à la défense en cas de danger
Rien qui est humain n’est m’est étranger ni étrange
Passant de l’ordre au chaos, de l’amour à la guerre
De mon droit à la vie à mon droit à la résistance
Je suis l’ordre et le chaos animé de la conscience de l’esprit
Je suis la mort qui arrive un seul jour et pour toujours
Je suis la vie dont le cycle ne dure qu’environ un siècle
Je suis l’amour, la pérennité et la conservation de l’humanité
Je suis la mort de CHACUN pour sauver la vie de TOUS
Je suis la réponse de la question que suis-je
L’éternelle interrogation sur l’origine de la vie, de l’homme
À savoir d’où nous venons, où nous sommes, vers où nous allons
La réponse à la question éternelle du devenir ou de la destinée humaine
HAITI, HYPERION, MAISON COULÉE
MANIFESTE POLITIQUE SELON EDNER SAINT-AMOUR
ÉVANGILE POLITIQUE SELON EDNER SAINT-AMOUR
Tenant compte d’une relecture de la politique en général et de la politique haïtienne en particulier, nous optons pour la mort de l’ancienne vision et la naissance d’une nouvelle vision pour une Haïti régénérée. Cette régénération est possible dans la mesure où nous :
A) nous manifestons la volonté politique
1) d’éradiquer la politicaillerie, c’est –à-dire la politique déformée ou déraillée pratiquée sur une base d’intrigues , de scélératesse, de combats, de champ de bataille, de violence, d’anarchie ou d’arbitraire soit dans un ordre patrimonial marqué par la tradition de dictatures de 1804 à nos jours, soit dans un ordre sultaniste au cas limite du Duvaliérisme transformant le pouvoir patrimonial en pouvoir personnel absolu sans bornes, qui suppose au problème d’instabilité politique chronique et séculaire marquée de violence et de coup d’état une réponse ambigüe et criminelle
2)en reconnaissant que la politique formelle renvoie a) au But ou projet de société b) au moyen ou actions pour atteindre le but visé c) au résultat ou fin, soit la réussite ou échec
3) de contrer l’absence de partis politiques pour combattre la personnification ou la personnalisation du pouvoir ou contrer la prolifération anarchique de partis politiques, la surabondance de tendances politiques phénoménales
4) en regroupant tous les partis politiques selon trois axes sociaux constituant la base de toute société humaine, à savoir a) L’ordre comprenant toutes les tendances conservatrices des valeurs locales voyant l’ordre partout et œuvrant dans le champ de la sécurité, de la culture, de la tradition, de la morale, de la discipline, à la manière des républicains américains, des conservateurs canadiens, ou des nationaux partout à travers le monde b) Le mouvement regroupant toutes les tendances progressistes conscientes des changements, spatiotemporels de la société, de l’évolution à toutes les sphères sociales, de la croissance naturelle, de la multiplication de la population par la reproduction, le développement des moyens et mode de production œuvrant dans le domaine de l’innovation, du progrès, de la recherche, de la technologie, de la science, du marché ouvert aux échanges dans le contexte d’importation et exportation internes et externes, de la modernisation des structures en place afin d’intégrer davantage de citoyens 3) Le droit regroupant toutes les tendances humanistes qui, dans la critique des conservateurs et progressistes contre leurs tendances polarisées entrainant des dérives et des heurts ou dommages aux humains, mettent l’homme au centre des débats sociaux, politiques, économiques, œuvrant en faveur du droit de l’homme sur tous les plans comme le droit à la vie, le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit à la liberté, le droit à la dignité, le droit au respect, le droit à la liberté religieuse, le droit à l’égalité entre les sexes et races. Depuis Héraclite (575-641 avant jésus christ) voyant le mouvement en toute chose, Parménide( 500-450 avant jésus christ) ne voyant que l’ordre en toute chose, l’éternité et l’unité de l’être, puis Démocrite (460-370 avant jésus christ) prêchant la modération comme moyen d’atteindre le bonheur et les grands sophistes comme Socrate faisant de l’homme le pilier de la société reposée sur le droit, tout contenu social est depuis connu si ce n’est que la forme qui change dans l’ordre espace-temps.
5)Contrer les tendances régionalistes souvent néfastes pour Haïti vues les scissions enregistrées dans notre histoire comme Haïti en trois États après la mort de Dessalines, Christophe dans le nord, Pétion dans l’ouest, Rigaud dans le sud, ensuite Haïti divisée en trois républiques, République de l’Ouest avec Salnave, République du avec Domingue, république du Nord avec Saget, ou encore Haïti divisé en deux républiques, République septentrionale de Florvil Hyppolite, république de l’ouest de Légitime
6) En favorisant une décentralisation du pouvoir abandonnant le Léviathan boiteux en faveur des autorités locales, d’une institutionnalisation plus efficace d’un pouvoir plus dynamique
7)Contrer les visions bornées voyant dans le mal chronique et séculaire haïtien, a) soit le simple des méchants étrangers ou de l’impérialisme occidental b) soit le simple fait de notre identité nationale liée à des pratiques culturelles archaïques dérivées de la colonisation ou des mœurs tribales africaines, c) soit le simple fait des élites obscurantistes et rétrogrades formant des entités ou des puissances totalitaires tantôt anarchiques, tantôt arbitraires dont l’expertise criminelle demeurent l’intrigue, l’arrogance, la ruse, la violence, la coercition, la menace, la peur, l’abus de pouvoir, la politicaillerie, la gabegie, le clientélisme, le parrainage, la connivence, la complicité, la corruption catapultant le pays dans le chaos politique et économique
Afin d’intégrer la politique dans une approche sinon une vision centrée sur trois pôles 1) une approche Micro tenant compte des décisions ou non décisions, des actions des élites politiques dans la lutte pour la conquête et la conservation du pouvoir 2) une approche Méso tenant compte de l’appareil étatique dans sa gestion des tensions, des conflits et des crises internes et les réactions aux pressions et agressions externes 3) Une approche Macro tenant compte du système d’états concurrentiels et à la dynamique du capitalisme en expansion dans le monde, selon une perspective historique prenant en compte la dynamique interne et externe permettant de dégager une vision intégrale et systémique, pour reprendre l’expression de Sauveur Pierre Étienne voyant dans l’histoire de l’humanité
9) Une éternité en mouvement dont la dynamique s’explique non pas par la volonté divine, mais par les décisions que l’être humain prend ou ne prend pas, les conséquences qui en découlent et les luttes qu’il mène pour échapper à ces contraintes engendrées par les dites conséquences. Alors contre ceux qui voient dans l’histoire une simple lutte devant déboucher sur l’anéantissement d’un groupe, d’un secteur ou d’une classe, Sauveur Pierre Étienne sociologue de profession, rectifie que l’histoire peut être la manifestation de relations sociopolitiques dynamiques impliquant la coopération, la coexistence, le compromis et le consensus, qui n’exclut pas les transactions, les marchandages, pressions, les menaces de recours, et le recours effectif à la violence et aux représailles et leur mise en exécution
10) Contrer l’État patrimonial où la domination patrimoniale est orientée dans le sens de la tradition, mais exercée en vertu d’un droit personnel absolu ou contrer l’État sultanique où la domination patrimoniale qui, dans la manière dont elle administrée, se meut principalement dans la sphère de l’arbitraire non liée à la tradition, sans être rationalisée de manière objective, mais seule la sphère de l’arbitraire et de la grâce s’y est développée à l’extrême à la manière d’un Marcos, d’un Ceausescu, d’un Somoza, d’un Duvalier, d’un Mobutu
11) Afin d’instaurer un état moderne, une méga organisation ou une macrostructure relativement autonome et détenant sur un territoire donné le double monopole de la contrainte physique et de la fiscalité qui peut prendre et en fait, qui prend des décisions affectant la façon positive ou négative, sur les plans interne et externe, les comportements des individus, des groupes, des institutions ou organisations, plus ou moins autonomes qu’elle, dans un cadre d’interdépendances complexes et dynamiques.
12) Ainsi soit-il
RENVERSER ET CONSERVER PAR LE PONT
En tant qu’observateur inspiré de sagesse pour saisir le patrimoine historique du peuple Haïtien sans me fondre dans l’actualité ni l’ignorer, je découvre dans la donne politique haïtienne un cancer, un problème fatal séculaire et chronique qui menace le destin du pays. Un problème démon qui s’appelle «renverser», devenant à la fois un idéal et un mode de vie proprement haïtien. Car nous avions renversé les colons pour instaurer une Nation et de la naissance de cette nation depuis 1804 jusqu’à nos jours, nous avons deux siècles couronnés de renversements de chefs d’État dictateur par des insurrections, des coups d’État, le renvoi du parlement ou par motion de censure contre le gouvernement. Renverser pour cause de douleurs, de souffrance, de misère, de torture est naturel, légitime, droit de légitime défense. Mais si à chaque décennie de notre histoire on est forcé de revendiquer et d’appliquer le droit de légitime de défense encore plus que tous les autres peuples de la terre, ne faut-il par sagesse nous remettre d’abord en question pour mettre la main sur la plaie et la cause de la maladie?
Non l’haïtien ne veut souffrir d’aucune maladie mais n’entend point protéger sa santé contre les microbes, les virus, les bactéries. Si on veut tuer les vers de notre plaie, il faut s’abstenir aussi d’être l’ami des mouches à l’origine des bactéries et des vers. Si on veut renverser un chef d’état pour s’emparer du pouvoir, il faut apprendre à bien gouverner, à protéger son pouvoir à conserver le pouvoir. L’attitude ou la mentalité haïtienne à renverser sans aucun souci ni sagesse de protéger ni conserver nous donne une allure d’innocents naïfs condamnés à répéter éternellement les mêmes erreurs du passé. Une attitude qui dénote de notre part une irresponsabilité, immaturité qui menace notre crédibilité, notre honneur, notre intégrité, notre droit au respect où l’autre nous agresse, nous envahit en raison de notre attitude naïve et effrontée de ne pas nous respecter nous-mêmes. Si vous ne vous respectez pas en tant que peuple, incapable de se charger de ses propres droits, quel autre peuple qui va vous respecter? Seul un peuple de bon samaritain qui osera respecter vos droits bafoués par vous-même. Mais dans le contexte politique des nations, c’est la force et la sagesse qui priment et non la naïveté et le sentiment du bon samaritain.
Dans l’actualité haïtienne, de grands échos sonores s’élèvent pour sensibiliser, mobiliser contre les occupants qui nous agressent en violant nos droits afin de chasser les forces d’occupation. C’est normal, légitime, naturel. Mais quelle alternative de sécurité éventuelle concrète qu’on envisage pour assurer la stabilité politique après le départ? Aucune! Seulement on veut renverser parce que c’est légitime car nos émotions cruellement atteintes. Que me sert-il aujourd’hui de renverser si je n’ai aucune alternative, aucune mesure de sécurité pour demain.
Politiquement Gouverner c’est prévoir. Mais en Haïti gouverner c’est jouir du pouvoir sans rien protéger et ni conserver. Un peuple qui rêve de jouir sans souffrir, qui ne veut que sentir pour réagir dans le sens du plaisir ou du déplaisir selon les circonstances. On n’entend rien prévoir, rien protéger, rien conserver. Comme un esclave qui s’affranchit de son maître en gagnant sa liberté mais qui refuse de travailler pour maintenir sa liberté, entretenir sa liberté, conserver sa liberté. Il refuse le travail jeté dans la rubrique de l’esclavage pour devenir adorateur de bon samaritain vénéré comme un dieu pour le don de l’aumône. Donc il devient encore plus esclave, puisque le maître sort du rang humain pour s’élever au rand de la divinité. Il s’affranchissait d’un maître pour devenir esclave de son propre ventre et d’un bon samaritain. Doublement esclave.
Quant à moi sans être marxiste je me cultive dans la sagesse de Karl Marx qui affirmait on ne soulève pas un problème si on n’a pas l’alternative d’une solution à proposer. Marx critiquait le capitalisme posé comme problème en offrant le communisme comme solution. Le marxiste combattait pour renverser le pouvoir mais savait exactement par quoi le pouvoir va être remplacé. Il prévoyait tout. Éventuellement la solution politique privilégiée par Marx a failli dans le temps n’étant pas efficace. Mais l’essentiel il ne luttait pas comme un fou pour renverser un pouvoir.
Il existe de nombreux haïtiens compétents capables de gouverner politiquement bien le pays vers un meilleur avenir. Mais Nombreux sages haïtiens s’abstiennent de la politique pour ne pas salir son intégrité, sa probité, sa renommée, son honneur, sa réputation, son talent dans l’éruption permanente du volcan de la corruption, de la gabegie administrative, de la politicaillerie, du clientélisme politique, ce marché fertile de fanatiques de tout acabit prêts à tuer leurs adversaires pris pour ennemis pour honorer leurs amis, une lupanar politique, un bordel politique.
Les politiciens honnêtes qui osent se pointer sur l’échiquier politique n’ont pas la côte politique nécessaire pour prendre le pouvoir. Ils forment un groupe marginal condamné éternellement dans l’opposition. Ces politiciens honnêtes n’ayant pas la langue de bois des fanatiques du clan pour faire des promesses de miel et du lait pour remplir le ventre, ne reçoivent en conséquence pas l’appui des fanatiques émotionnels qui finissent toujours par élire un chef grâce à ses folles promesses vides. Des promesses qui n’arrivent jamais. Car le fanatique croit dans son ventre, mais le chef politique croit dans sa poche. Politique de jouissance dans la magouille pour remplir la poche par la dilapidation de la caisse de l’état ou du trésor public, le politicien obèse et boulimique ne laisse rien pour le ventre de ses fanatiques qui l’avaient hissé au pouvoir.
Je vous dis franchement qu’il existe en Haïti trois grands groupes penseurs politiques ou politiciens. D’abord les dynamiteurs qui sont là juste pour détruire, voler, se corrompre, dilapider les richesses en recourant à la violence, à l’oppression, à la répression, à la torture, à la dictature pour gouverner. Le chef dynamiteur à ses fanatiques dynamiteurs, tous de la foi solide, convaincue et persuadée dans la destruction pour gouverner ou pour vivre.
Deuxièment il existe les politiciens et les hommes qui refusent la destruction en s’affirmant pour la construction. Ce sont des ingénieurs politiques ou sociaux. Mais même si tous les ingénieurs œuvrent dans les constructions, ces constructions se divisent en deux grands groupes.
Il existe des ingénieurs qui construisent des murs pour séparer, pour diviser dans le but de se protéger contre l’autre ou d’assurer sa propre sécurité. Les gens ont la sécurité grâce au mur érigé mais vivent dans une peur continuelle de l’autre car on ne sait pas la réaction de l’autre, on ignore quand il va nous frapper, écraser le mur pour nous agresser. On vit dans un État de forces, de bras, de fer, de mur, où malgré la sécurité on continue de vivre dans l’angoisse et la peur de l’autre qui nous pousse même à construire des murs. Simple question de temps dans le rapport de forces pour qu’une force s’érige en maître, change la donne, impose sa loi. Victime faible d’hier, devient bourreau puissant demain fait la loi à tous selon sa propre volonté, ses propres oukases. Jeu de forces, changement de place, mais toujours le même règne de division, de séparation, de peur qui conduit finalement à la guerre.
Il existe aussi des ingénieurs qui construisent des ponts pour favoriser la communication entre les gens. La communication favorise à son tour le dialogue, l’entente, l’échange, la négociation, la paix et l’harmonie. Au lieu de peur on vit dans la confiance de l’autre dont la présence nous rassure. C’est un État de cœur et d’esprit où les gens croient dans la bonne entente, le vivre ensemble, l’interdépendance mutuelle. Non seulement on vit dans la sécurité mais encore on vit dans la sérénité et la confiance. Le pont qui favorise la bonne entente entre le moi et l’autre est de la même nature que le principe de l’amour étant l’addition de l’ovule et du sperme, communion de deux cœurs dans un engagement d’amour et de fidélité qui inspire la confiance mutuelle. Par contre le mur fonctionne comme la logique du besoin, un prédateur qui vise à combler seulement le vide de ses besoins. Le prédateur s’empare de la matière de l’extérieur comme substance pour remplir son ventre et se satisfaire. Il fait une soustraction des subsistances de la matière pour se remplir, se satisfaire. Une tendance égoïste, de satisfaction de soi, de jouissance personnelle. Quant à la dynamite c’est l’incarnation du diable, de Satan par excellence qui croit uniquement dans le vice de la destruction.
En Haïti il faut cesser de produire des dynamiteurs dont on peut soupçonner les mains dans les renversements, les insurrections, les coups d’État, la violence, la torture ou la dictature, les motions de censure.
Quant aux ingénieurs de mur on peut soupçonner leur mains dans la politicaillerie du populisme, de la formation des clans, de fanatiques, où le chef se comporte comme un grand patron ou père protecteur de ses amis, ses fanatiques mais comme un bourreau pour ses adversaires politiques à l’occasion si les circonstances l’exigent. Le chef vit dans la complaisance avec ses fanatiques et dans l’hostilité avec ses adversaires. Mais le dynamiteur il ne veut ni amis ni ennemis, c’est un tyran dont la seule règle est pour vu que tous me craignent. François Duvalier disait «la révolution mangera ses propres fils». C’est dire qu’il ne compatit pas sur des amis mais sur la force à engendrer la peur chez les sujets.
En Haïti on grandement besoin des ingénieurs de ponts de la vraie vie : communication, échange, dialogue, entente, négociation, paix, harmonie, sagesse, équilibre, balance, modération, pondération, sécurité, sérénité, confiance, assurance, vivre ensemble. Communion de cœurs et d’esprits. État de force sans États de cœurs et d’esprits État d’un vain destin, sans lendemain.
14 novembre 2009
Edner Saint Amour
CRISE ET CHUTE DE POUVOIR EN HAITI
Tout Politicien ou tout parti politique a pour devoir d’édifier le peuple en parole comme en action ou actes selon des représentations constructives. Malheureusement, deux hommes politiques les plus populaires de toute notre histoire, Le Président Sylvain Salnave et Jean Bertrand Aristide, ont choisi respectivement de nommer son Bateau : La Terreur et son parti politique : Lavalas. Des vocabulaires incarnant la violence, le déluge, la ruine, donc la destruction. Et de 1804 a 2004 la politique haïtienne est vraiment une pratique de destruction vus les renversements de gouvernements, les exils des chefs d’État, les démissions des chefs d’État, les assassinants dont le nombre est d’un record mondial inégalé.
Du point de définition ou de son ossature ou de son squelette, la politique renvoie au : 1) But ou projet de société 2) Moyen ou actions pour atteindre le but vise 3) Résultat : réussite ou échec.
On peut tous constater que la pratique politique haïtienne est carrément un échec avec ses grands records de coups d’État, d’exil, de démission, d’assassinats, d’occupation. Dans l’optique d’une recherche amorcée, je soumets en lecture ce texte pour juger vous-même l’ampleur de cette instabilité chronique et séculaire du système politique haïtien, et dans l’optique d’une critique ou une analyse
De notre propre histoire, de nos propres actions politiques posées sur l’échiquier politique d’Haïti. En tout cas, que l’instabilité est d’ordre politique (politicaillerie, intrigue), économique(gabegie administrative ou corruption) , social (divisions, préjugés, discriminations, ignorance) ou autre(croyance dans le mal surnaturel, nous empêchant d’avoir une emprise réelle sur notre milieu, Voir, Gouverneur de la Rosée de Jacques Roumain), nul ne peut ignorer les composantes culturelles de cette instabilité qui s’érige en héritage culturel ou traditionnel chez l’Haïtien, marquant profondément sa psychologie, son identité régionale, sa personnalité. C’est là que c’est inquiétant, qu’il faut impérativement en trouver une solution. D’ailleurs dans son réflexe de survie pour s’adapter à un système politique instable, déformé, déraillé, informel dit politicaillerie, l’Haïtien ne s’arroge-t-il pas le droit de revendiquer une identité proprement haïtienne, une manière propre à l’Haïtien de faire de la politique malgré les constats d’échecs accumulés de notre histoire politique de 1804 à 2004.
Alors lisons les lignes qui vont suivre avec attention, discernement, critique et remise en question. Je vous souhaite tous une BONNE LECTURE : EDNER SAINT-AMOUR
Crise et Chute du pouvoir en Haïti
Histoire du pouvoir politique Haïtien
Les renversements de gouvernements ou de chefs d’État
1) Jean Jacques Dessalines : Janvier 1804- octobre 1806
Renversé, assassinat
2) Jean Pierre Boyer : mars 1818-février 1843
Renversé, démission (1), exilé (2)
3) Rivière Hérard : Décembre 1843-Mai 1844
Renversé, chassé(1), exilé(3)
4) Louis Pierrot : Avril 1845-Mars 1846
Renversé, chassé(2), exilé(4)
5) Faustin Soulouque : Mars 1847-Janvier 1859
Renversé, chassé(3), exilé(5)
6) Nicolas, Geffrard : Janvier 1859- Mars 1867
Renversé, démission(2), exilé(6)
7) Sylvain Salnave : Juin 1867-Décembre 1869
Renversé, exécuté,
Michel Domingue : Juin 1874-Avril 1876
Renversé, chassé(4), exilé(7)
9) Boisrond Canal : Juillet 1876-Juillet 1879
Renversé, démission(3),
10) Lysius Salomon : Octobre 1879-Aout 1888
Renversé, chassé(5), exilé(8)
11) François Denys Légitime : Décembre 1888- Aout 1889
Renversé, chassé(6), exilé(9)
12) Nord Alexis : Décembre 1902- Décembre 1908
Renversé, chassé(7), exilé(10)
13) Antoine Simon : Décembre 1908-Aout 1911
Renversé, chassé(8), exilé(11)
14) Michel Oreste : Mai 1913-Janvier 1914
Renversé, chassé(9), exilé(12)
15) Oreste, Zamor : Février 1914-Octobre 1914
Renversé, démission(4), exilé(13)
16) Davilmar Théodore : Novembre 1914- Février 1915
Renversé, chassé(10), exilé(14)
17)Vilbrum Guillaume Sam : Mars 1915- Juillet 1915
Renversé, assassiné
18) Élie Lescot : Mai 1941-Janvier 1946
Renversé, chassé(11), exilé(15)
19) Dumarsais Estimé : Aout 1946-Mai 1950
Renversé, chassé(12), exilé(16)
20) Pau Égeune Magloire : Décembre 1950-Décembre 1956
Renversé, chassé(13), exilé(17)
21) Némours Pierre Louis : Décembre 1956-Février 1957
Renversé, démission(5)
22) Franck, Sylvain : Février 1957-Avril 1957
Renversé, chassé(14)
23) Daniel Fignolé :Mai 1957- Juin 1957
Renversé, chassé(15), exilé(17)
24) Jean Claude Duvalier : Avril 1971-Février 1986
Renversé, démission(6), exilé(18)
25) Leslie François Manigat Manigat : février1988-juin 1988
Renversé, chassé(16), exilé(19)
26) Henri Namphy : Juin 1988-septembre 1988
Renversé, chassé(17), exilé(20)
27) Mathieu Prosper Avril : 17 Septembre 1988-mars
Renversé, démission(7), exilé(21)
28) Jean Bertrand Aristide : février 1991-octobre 1991
Renversé, chassé(18), exilé(22)
29)Joseph Camilien Nerette/Jean Jacques Honorat : octobre 1991-juin 1992
Renversé, chassé(19),
30) Émile Joseph Jonassaint/Marc Bazin : mai 1994-octobre 1994
Renversé, chassé(20)
31) Jean Bertrand Aristide : 2000-2004
Renversé, chassé(21), exilé(23)
Les Mandats achevés au pouvoir
1) Nissage Saget : 1870-1879
2) Tirésias Simon Sam : 1896-1902
3) Sud Dartiguenave : 1915-1922
4) Louis Borno : 1922-1930
5) Louis Eugène Roy : Mai 1930- octobre 1930
6) Sténio Vincent : 1930-1941
7) Ertha Pascal Trouillot : Mars 1990- février 1991
Jean Bertrand Aristide : 1994-1996
9) René Garcia Préval : 1996-2000
10) Boniface Alexandre : février 2004--2005
Les Présidents morts au pouvoir
1) Alexandre Pétion : 1807-1819, mort naturelle
2) Henri Christophe :1807-1820, suicide
3) Philippe Guerrier : 1844-1843, mort naturelle
4) Jean Baptiste Riché : 1846-1847, mort naturelle
5) Florvil Hyppolite : 1888-1896, mort naturelle
6) Cincinnatus Leconte : 1911-1913, incendie ou explosion du Palais
7) Tancrède Auguste : 1912-1913, Mort naturelle
Francois Duvalier : 1957-1971, Mort naturelle
Occupation étrangère d’Haiti
1) Occupation Militaire américaine1915-1934
2) Occupation militaire 1995-2004
3) Occupation par Les Casques Bleus et l’ONU : 2004-à nos jours
31 renversements de chefs d’état, 21 chassés, 23 exilé, 3 assassinats, 7 démissionnés, 10 Mandats achevés, 8 morts au pouvoir, 3 occupations étrangères
De 1804-2004 sur un total de 49 chefs d’États ou de gouvernements, on enregistre :
1) 31 renversements avec assassinat, exécution, chasse, ou démission
2) 23 exils forcés ou volontaires
3) 21 Chassés,
4) 7 démissionnés
5) 3 assassinats
6) 8 Morts au pouvoir
7) 10 mandats achevés
1 Suicidé, un mort par accident au palais
9) 3 coccupations étrangères
Autrement dit en proportions en termes d’instabilité:
1) 63,26% de renversements
2) 46,93% d’exil
3) 42,85% de chasse
4) 14,28% de démission
5) &n
Edner Saint Amour