S'il en est ainsi pour nous

[kelita]

A l'insu de Luck Mervil, un grand artiste haitien, qui a subi une deception il y a quelques jours au Canada, j'ai écrit ce texte pour demander à vous tous faisant parti de cette race que l'on calomnie, que l'on critique à tort et à travers et ceci depuis plus de deux siecles, que vous soyez haitien ou appartenant à une autre nationalité n'ayez crainte.

Dieu nous a fait ainsi nous avons une langue une histoire qui nous unit et nous devons en être fiers. Toujours ils adoptent une critère de race pour nous faire comprendre que dans ce monde on n'a pas notre place, mais nous laissons donc l'histoire comme cela a été toujours le cas nous donner raison.

Ne nous laissons pas abattre, on sait qui on est et ils savent très bien qui nous sommes alors je leur dis:


Nous avons marché de longue durée
Combattant l'ennemi ici et là
Comme des va-nu-pieds
Allant sur la pluie
Armes aux aguets
Dans les vallées
Au milieu des champs de cannes brulés
Fredonnant à tue-tête nos refrains de liberté
L'aube dans son manteau transparent s'est levé
Sur nos chemins ravinés
Nous permettant de voir la lueur de demain

Ils nous ont torturé
Avec notre sueur et notre sang versé
Jour et nuit à travailler
Leurs richesses ont augmenté
Ainsi on leur a permis d'être à notre insu civilisé
Malgré tout ce sacrifice
Ils ont oublié ces heures
Ou sur nos têtes ils ont fait leurs beurres

Alors, a vous hypocrites
Qui nous critique!
A vous ingrats qui infectent nos plats!
A vous qui sème la pagaille dans nos festins!
A vous qui avec fracas defait nos liens!
Que de prejugés vous nourrissez à l'égard de la race
Que vous avez si longtemps pillé, dilapidé comme des voraces

Si Haiti souffre
C'est par la faute de ceux là qui l'on poussé dans ce gouffre
Car il n'y a point d'haitiens patriotes
Ils ne travaillent qu'à rendre sourd le petit peuple
Au bruit claquant des bottes
Aux chars qui se défilent dans nos rues
Pour quelle raison?
Et dans quel but?

Si la misère, la saleté
Nous ronge notre vie
C'est que point de dirigeants ne se soucie guère
Du devenir de ce pays
Si notre avenir est quelque part confisqué
C'est que l'Haitien qui se croit blanc
Au nom de son intérêt l'a ainsi programmé
Si nos égouts sont a ciel ouvert
Vous, vous en profiter pour escalader nos montagnes
A exploiter nos richesses à coeur ouvert

Depuis notre existence nous n'avons travailler
Qu'a vous satisfaire
Vous vous plaisez chez nous à vous plaire
Au nom de l'ingérence humanitaire

Et le peuple au bord de l'abime
Chante sa misère la transforme en toutes sortes de rimes
Rimes qui ne signifient rien
Rimes qui ne riment à rien
Qu'un peu d'eau et un morceau de pain
Pour chasser la soif et la faim

A vous dirigeants de mon pays
A quoi avez vous travaillé depuis plus de deux siècles?
Sinon qu'à ternir l'image d'Haiti
Au regard des peuples
Qui hier l'ont conqueri
Et qui aujourd'hui n'ont point de mémoire
Ils oublient!

Race noire, bête noire
Tel qu'ils nous le font croire
Ils oublient que la peau n'est qu'une enveloppe
Qu'on se ressemble
Que l'on soit de l'Amerique ou de l'Europe
Qu'on est tous destiné à aterrir dans la profondeur du vide
De belles dents ils nous sourient avec un coeur plein de rides

Coups de machettes point de marques dans l'eau
De leurs propres erreurs ils nous font porter le chapeau
Nous sommes une race qui a bon dos
Pour porter les croix de toutes les fardeaux

Race noire, bête noire
Que de déboires!
Qui a bu boira
Et le jour ou le lambi soufflera, vomira
Tel que Dieu le veut
Race noire de partout bête noire
Avec plus de force et rigueur qu'auparavant
Criera un jour victoire! victoire! victoire!
Sur plus de deux siècles de préjugés
Plan macabre des peuples dits civilisés AVORTE!

[kounta]

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